
Nicolas Sarkozy réunit mardi les dirigeants des principales banques et compagnies d'assurances françaises, qui semblent de plus en plus menacées par la crise financière internationale, à l'image de l'établissement franco-belge Dexia, au centre de toutes les inquiétudes.
Au cours d'une réunion de travail prévue à 10H30 à l'Elysée, seront évoquées "la situation des institutions financières ainsi que la distribution des crédits aux ménages et aux entreprises", a indiqué lundi la présidence dans un communiqué.
Seront également présents le Premier ministre François Fillon, la ministre de l'Economie Christine Lagarde et le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer.
Le chef de l'Etat a annoncé par ailleurs qu'une réunion de préparation d'un sommet pour la "refondation du système financier international" se tiendrait bientôt à Paris avec les quatre Européens du G8 ainsi que le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le patron de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker et Jean-Claude Trichet (BCE).
La tempête qui s'est emparée des marchés mondiaux après une série de faillites d'établissements financiers américains continue à se propager sur le continent européen, où les gouvernements belge, néerlandais et luxembourgeois ont annoncé dimanche soir leur intention de nationaliser partiellement la banque Fortis.
L'état de santé de la banque franco-belge Dexia alimente à son tour les craintes, faisant chuter de plus de 20% lundi son cours en Bourse. Un conseil d'administration exceptionnel est prévu lundi à 18H00.
Les autorités belges se sont déclarées prêtes à apporter leur aide à Dexia en cas de besoin. De son côté, Mme Lagarde a affirmé que la Caisse des dépôts et consignations "prendra ses responsabilités en tant qu'actionnaire" de l'établissement, spécialisé dans le financement des collectivités publiques.

Dans l'entourage du chef de l'Etat, on convient que, même si "le système bancaire français est plutôt mieux protégé que les autres" -message relayé par plusieurs ministres ces derniers jours- "la situation a changé".
"Des banques sont en difficulté en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne, on commence à se sentir un peu encerclés", admet-on.
Lors de son discours de Toulon jeudi, Nicolas Sarkozy avait pris "l'engagement solennel" que l'Etat garantirait "la sécurité et la continuité du système bancaire et financier français" en cas de menace.
Promettant de protéger les épargnants, il avait affirmé que l'Etat interviendrait en cas de "restriction du crédit qui priverait les Français et les entreprises, en particulier les PME, des moyens de financer leurs investissements ou d'assurer leur trésorerie".
"Comme on s'est engagé à intervenir, autant savoir où on pourrait avoir à le faire", précisait-on à l'Elysée, à propos de la réunion de mardi.
Christine Lagarde a, quant à elle, présenté lundi un plan de lutte contre le surendettement des ménages, alors qu'un durcissement des conditions de crédit est attendu.
Dans ce contexte lourd de menaces, le premier secrétaire du PS François Hollande a avancé les propositions socialistes. Il a plaidé notamment en faveur d'"un fonds national de garantie" pour les crédits aux PME et les crédits immobiliers aux particuliers.
M. Hollande a rejeté l'appel à "l'unité nationale" lancé vendredi par François Fillon, dénonçant "un discours qui vise à détourner l'attention sur la responsabilité prise depuis un an et demie" par l'exécutif. Selon lui, il ne faut pas "demander à la gauche de soutenir une politique qui échoue".