Le leader de la CFDT François Chérèque a estimé lundi que le gouvernement avait "enfumé" l'opinion publique avec "des discours rassurants" sur le chômage, alors qu'il doit annoncer dans la journée une hausse d'environ 40.000 demandeurs d'emplois inscrits à l'ANPE en août.
Cette augmentation attendue "est totalement contradictoire avec tous les discours rassurants qu'on nous a faits depuis le début de l'année", a déclaré François Chérèque sur RTL.
"Rappelez-vous, la crise économique aux Etats-Unis ne devait pas arriver en France, c'était le discours de (la ministre de l'Economie) Mme Lagarde en janvier 2008. Encore à la rentrée, on nous disait que la France y échapperait et que les chiffres du chômage resteraient stables", a-t-il dit.
"Le discours (du gouvernement) a manqué de sincérité depuis plusieurs mois. L'inversion du discours du président de la République, qui est notable et tardive dans son discours de jeudi, montre bien qu'on nous a un peu enfumés pendant quelques mois", a-t-il poursuivi.
A la rentrée, "quand Mme Lagarde disait +il faut faire de la rigueur+ et parlait de difficulté économiques, on la remettait à sa place en disant +on n'a pas le droit d'avoir des discours négatifs dans notre pays+. Et d'un seul coup on nous dit +c'est la crise+", a-t-il ajouté.
M. Chérèque a déploré que l'on ne fasse "supporter les difficultés qu'aux gens qui sont déjà en difficulté", citant notamment les réductions des budgets de l'emploi, de la ville et du logement pour 2009.
"L'unité nationale (à laquelle a appelé le Premier ministre François Fillon, ndlr), ça veut dire que les efforts doivent être faits par tout le monde", a-t-il souligné, rappelant les "cadeaux" fiscaux faits aux "plus riches" via le bouclier fiscal et les mesures sur la transmission du patrimoine.
Le dirigeant syndical a demandé "de suspendre ces mesures et que les moyens financiers dégagés par la suspension de ces mesures, on les remette sur une politique d'accompagnement des plus en difficulté, en particulier de ces chômeurs".