Le budget de l'emploi sera en baisse de 5,2% 2009 et encore davantage l'année suivante (-9,1%) selon le projet de loi de finances (PLF) présenté vendredi, alors que le gouvernement prévoit une chute libre de la création d'emplois salariés.
Après 12,480 milliards d'euros en 2008, le budget des actions de l'Etat en faveur de l'emploi et de la lutte contre le chômage sera ramené à 11,821 mds EUR en 2008 (10,740 mds EUR en 2010).
L'enveloppe allouée au service public de l'emploi (ANPE-Assedic) et de la formation professionnelle (AFPA), aux contrats aidés, à l'allocation spécifique de solidarité (ASS) pour les chômeurs en fin de droits, et à l'accompagnement des publics fragiles, supportera l'essentiel des économies en 2009 (-7,5% à 5,8 mds EUR).
Selon le gouvernement, "la réduction des moyens traduit les réformes engagées (...) pour l'adaptation à un contexte de chômage plus bas mais parfois plus persistant", avec par exemple, des contrats aidés reconduits au cas par cas et "recentrés sur les personnes les plus éloignées de l'emploi".
Parallèlement, les prévisions économiques du gouvernement montrent une chute spectaculaire de la création d'emplois salariés marchands (hors agriculture), pratiquement divisé par dix cette année, de 310.000 en 2007 à 34.000 en 2008.
En 2009, le gouvernement table sur 50.000 créations nettes d'emplois salariés sur fond de "reprise graduelle de l'activité courant 2009".
Au vu des chiffres, et même avec le papy boom, le taux de chômage, non précisé dans le document, devrait remonter, après avoir atteint 7,2% de la population active au deuxième trimestre 2008, au plus bas depuis 25 ans.
Devant des journalistes, la ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde a cependant préféré opportunément insister sur le chiffre qu'elle attend pour la fin de l'année 2009, à savoir 7,1%.
Le gouvernement parle cependant de "résistance du marché du travail", estimant "les créations d'emplois salariés et non salariés resteraient significatives à près de 100.000 en moyenne annuelle pour 2008".
Malgré le ralentissement économique en cours, il se donne comme objectif d'"augmenter le nombre d'heures travaillées" et mise sur les heures supplémentaires pour "soutenir l'évolution effective des salaires".