
Wall Street et les marchés boursiers européens ont fini en nette hausse jeudi, dans l'espoir d'une adoption rapide du plan de sauvetage du secteur bancaire par le Congrès américain, alors que républicains et démocrates se sont mis d'accord sur les bases du projet.
Après trois séances moroses, la Bourse de New York a nettement rebondi: le Dow Jones a gagné 1,82%, à 11.O22,06 points et le Nasdaq 1,43% à 2.186,57 points.
Même tendance à Paris où le CAC 40 a gagné 2,73%, terminant à 4.226,81 points. Londres et Francfort ont fini tous deux en hausse de 1,99%. L'Eurostoxx 50 a progressé de 2,80%.
Après la fermeture des places européennes, le responsable démocrate Christopher Dodd a annoncé que démocrates et républicains s'étaient mis d'accord sur les bases du plan présenté par l'administration Bush.
M. Dodd, président de la commission bancaire du Sénat, a déclaré que les négociateurs des deux partis allaient désormais soumettre le texte de leur accord à leurs collègues et aux responsables du département du Trésor.
Le président Bush n'avait pas hésité à parler d'"économie en danger" et de "période sans précédent pour l'économie américaine" pour convaincre le Congrès de s'entendre au plus vite sur le plan de 700 milliards de dollars.
Il s'est réuni jeudi avec les deux candidats à sa succession, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain, pour "travailler à l'élaboration d'une solution sans esprit partisan et rapide".
Pour Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities, l'engagement des responsables américains a été accueilli "favorablement" par les marchés et les investisseurs "reprennent espoir".
"Il s'agit de rappeler que l'adoption est urgente, et que la crise n'attend pas", souligne-t-il.
"Le gouvernement fait de gros efforts pour trouver un compromis et qu'un plan soit adopté avant la fin de la semaine", a estimé Lindsey Piegza, de FTN Financial. "C'est le message qui a été envoyé au marché: le plan sera adopté, et les indices sont partis à la hausse", a-t-elle ajouté.
Les autres places européennes ont toutes grimpé: Madrid a gagné 2,93%, Zurich 2,44%, Stockholm 2,47% et Milan 2,39%.
Focalisée sur la crise financière, les marchés ont ignoré une série de mauvaises nouvelles.
Sur le front macroéconomique, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis ont atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis septembre 2001, et les commandes de biens durables ont chuté bien plus qu'anticipé en août. Les ventes de logements neufs ont plongé en août, alors que les analystes tablaient sur une hausse.
En Asie, la majorité des Bourses avait en revanche perdu un peu de terrain jeudi matin. Tokyo a cédé 0,90% et Hong Kong 0,15%.
A Tokyo, les investisseurs ont réagi avec pessimisme face aux incertitudes du plan de sauvetage américain, et aux mauvais chiffres du commerce extérieur japonais en août. Les investisseurs ont préféré prendre des bénéfices après trois séances de rebond qui a permis à l'indice de grimper de plus de 5%.
La Bourse de Shanghai a gagné 3,64%, dopée par les valeurs des maisons de courtage qui espèrent que la Chine va bientôt autoriser des opérations sur marges.
La plupart des Bourses latino-américaines ont été gagnées par la vague d'optimisme qui a porté Wall Street: Sao Paulo a pris 3,98%, Mexico 2,81%, Bogota 1,35%. En revanche, Caracas a fini sur un recul de 1,13%.