
Hewlett-Packard (HP) va supprimer 9.330 emplois en Europe, dont 90% dans la société de services informatique EDS qu'il vient d'acquérir, dans le cadre du plan de 24.600 suppressions d'emplois dans le monde déjà annoncé, a-t-on appris jeudi auprès de syndicats et de la direction.
La zone Europe inclut aussi le Moyen-Orient et l'Afrique, selon la direction de HP France, qui a confirmé à l'AFP "le chiffre approximatif de 9.300 suppressions d'emploi sur deux ans", en précisant que "les consultations dans les pays concernés seront engagées en octobre".
L'annonce a été faite lors d'un comité d'entreprise européen à Londres, la direction précisant aux représentants des salariés qu'Electronic Data System supporterait 90% des postes supprimés (6.400) et HP 10% (930), selon la source syndicale.
La répartition par pays des emplois supprimés n'a pas été précisée par le PDG de HP Europe. D'autres réunions, pays par pays, doivent avoir lieu dans la foulée, probablement mi-octobre en France, selon HP.
Les réductions de postes sont prévues dans les fonctions ressources humaines, juridique, finance, immobilier mais la chasse aux éventuels doublons et la volonté de réduire les coûts toucheront aussi les services informatiques (infogérance, consulting, etc.), selon la source syndicale.
Le géant américain avait annoncé la semaine dernière 24.600 suppressions d'emplois sur trois ans dans le monde, partiellement compensées par des embauches, soit 7,5% des 325.000 employés des deux entreprises.
Dans un communiqué, la CFTC de HP et d'EDS a réaffirmé son opposition "à ce concept de salarié jetable". "Nous sommes totalement déterminés à utiliser tous les moyens d'actions à notre disposition pour que les salariés des deux sociétés vivent cette fusion et ne la subissent pas", a ajouté le syndicat, qui indique avoir contesté devant la justice cet été le plan social d'EDS, avec une assignation à comparaître le 3 octobre.
La CFTC estime que "les projets de licenciements en Europe liés au rachat d'EDS frapperont par ordre d'importance l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne et la France".
En France, une précédente restructuration de Hewlett-Packard en 2005 avait déclenché un tollé et poussé l'Etat à intervenir au plus haut niveau.
Près de 1.000 postes avaient été supprimés via des départs volontaires, soit 20% du total, après un précédent plan social en 2003 après la fusion avec Compaq, où la France avait perdu 23% de ses effectifs (soit 1.206 postes).
L'acquisition d'EDS doit permettre à HP de se développer dans les services informatiques, comme son concurrent IBM l'a fait depuis longtemps.
Elle est la plus grosse réalisée par HP depuis son rachat de Compaq, pour 20 milliards de dollars en 2002. Cette opération a depuis été considérée comme un semi-échec.