Le ralentissement économique, s'il se poursuit, aura "des effets sur l'emploi et le chômage", a déclaré mardi la ministre de l'Economie et de l'Emploi, Christine Lagarde, soulignant qu'ils n'étaient pour le moment "ni avérés, ni chiffrables".
"Je n'ai pas dit que nous aurions une remontée du chômage, mais le ralentissement économique, s'il devait se poursuivre, produirait des effets induits sur l'emploi et sur le chômage, mais ces effets ne sont ni avérés ni chiffrables au jour d'aujourd'hui", a déclaré la ministre devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).
Interrogée sur l'objectif du gouvernement d'atteindre 5% de taux de chômage en 2012, la ministre a répondu que "c'était l'objectif vers lequel on tend tous nos efforts".
"Est-ce que c'est atteignable ?", a-t-elle ajouté. "C'est comme me demander quel sera le taux de croissance en 2012. Toute personne qui en ferait la prévision aujourd'hui serait soit Mme Irma, soit un charlatan (...). Des chocs externes du type de celui que prennent actuellement les économies, au premier rang desquelles l'économie américaine, amènent forcément à des ralentissements qui étaient totalement imprévisibles".
La ministre a néanmoins insisté sur le fait qu'elle "préférait regarder la partie pleine du verre, que la partie vide", faisant observer que la France était "au plus bas taux de chômage historique depuis 1983", avec 7,2% en métropole au deuxième trimestre et 7,6% en incluant l'outre-mer.
Elle a aussi estimé que le marché du travail encaissait mieux qu'avant le choc pétrolier. "Lors des deux grandes crises du pétrole, on a assisté à une destruction très forte d'emplois quasi concomitante, alors que là le marché de l'emploi résiste, car les ajustements se sont faits essentiellement sur le travail intérimaire", a souligné Mme Lagarde.
"Je ne suis pas en train de dire que tout est rose et tout va bien. Je pense que si la croissance poursuit son ralentissement, nous connaîtrons des impacts en matière de créations d'emplois et de chômage", a-t-elle répété.
"J'espère qu'ils seront tempérés par les mesures que nous prenons sur le plan économique et sur le plan sur service public de l'emploi", a-t-elle dit.