
La Banque centrale européenne (BCE) a apporté une nouvelle bouffée d'oxygène sur le marché monétaire de la zone euro, injectant 70 milliards d'euros dans l'espoir d'apaiser les tensions liées à la crise bancaire aux Etats-Unis.
C'est plus du double du montant alloué la veille via une opération de refinancement exceptionnelle similaire.
La participation a été forte: 56 banques ont demandé des crédits. Le montant total de leurs demandes s'est élevé à plus de 102 milliards, selon un communiqué de la BCE destiné aux marchés.
Le taux moyen de l'opération est ressorti à 4,40%. Le taux le plus bas accepté est de 4,25%.
La BCE cherche ainsi à redonner quelque peu confiance aux banques, sous le choc après le dépôt de bilan retentissant de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers.
Depuis le début de la crise financière il y a un an, les établissements sont réticents à se prêter de l'argent entre eux sur le marché monétaire, mais la débâcle récente des banques à Wall Street a accentué le phénomène et la BCE cherche à éviter une pénurie du crédit, préjudiciable à terme à l'économie.
Elle n'est pas la seule. La Banque centrale du Japon est également intervenue sur le marché mardi, de même que la Banque d'Angleterre. La Réserve Fédérale américaine a elle aussi pris des mesures similaires.
Les économistes estiment que le marché n'est pas prêt de se détendre et que la BCE n'en a par conséquent pas encore fini avec ses injections de liquidités.
Le président de la Bundesbank Axel Weber, également membre de la BCE, a tenté de nouveau de calmer le jeu, réaffirmant, dans un entretien télévisé lundi soir, que la BCE continuerait à soutenir les marchés comme elle l'a fait depuis l'effondrement des crédits immobiliers à risques aux Etats-Unis ("subprime").
"Je pense que nous allons certainement voir un apaisement des tensions actuelles dans les semaines et mois à venir", a-t-il ajouté.