Le secrétaire d'Etat à l'Industrie et à la Consommation, Luc Chatel, a estimé jeudi que la question de la suppression de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) n'était "pas un sujet tabou", mais que le contexte ne s'y prêtait pas.
"Faut-il se poser la question (de sa suppression, ndlr)? C'est pas un sujet tabou. Après tout, l'Espagne, un Premier ministre socialiste, a supprimé l'impôt sur le patrimoine", a déclaré M. Chatel, interrogé sur la possibilité d'une suppression de cet impôt, lors d'une rencontre du groupe de réflexion Fondation Concorde.
"La vraie question, c'est le bon moment pour le faire", a-t-il estimé.
En période de "problèmes de pouvoir d'achat" et de "risque que le chômage reparte", "il faut éviter d'envoyer des signaux toujours dans la même direction et parfois contradictoires", a souligné M. Chatel.
"Sur l'ISF, on a quand même fait le plus important. On a récupéré près d'un milliard d'euros avec l'investissement de l'ISF dans les PME", a-t-il toutefois estimé.
Sur ce même sujet, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a également indiqué jeudi sur France Inter qu'elle "persistait à penser que l'ISF n'est pas un bon impôt tout simplement parce qu'il a pour vocation d'éliminer graduellement la base sur laquelle il est assis".
"Tous les pays européens vont supprimer leur ISF y compris l'Espagne de M. Zapatero" (socialiste), a-t-elle ajouté.
"J'ai demandé à mes services de travailler sur un certain nombre de propositions, je continuerai à les soumettre", a-t-elle précisé, jugeant toutefois que "ce n'est pas le moment et voilà".
"Ce n'est pas à l'ordre du jour, le Premier ministre me l'a exprimé de manière très ferme", a-t-elle insisté, répétant qu'elle "persistera à réfléchir à cette question parce que dans son principe et sa construction, ce n'est pas un bon impôt".
En janvier 2007, Nicolas Sarkozy avait affirmé qu'il n'y aurait pas de suppression de l'ISF s'il était élu président de la République, jugeant "normal que ceux qui ont les plus gros patrimoines paient davantage".