
L'intérim, qui concerne surtout les jeunes, les hommes et les ouvriers, a crû bien plus en 2007 qu'en 2005 et 2006, avec des missions de moins de quatre mois dans l'année pour la grande majorité des personnes concernées, selon une étude du ministère du Travail parue mardi.
Le volume de travail temporaire a atteint "un sommet" en 2007, avec 637.900 équivalents-emplois à temps plein (+5,8%), progressant deux fois plus qu'en 2005 et 2006. Ce volume est "le plus élevé depuis le début de la série statistique en 1995, mais cet indicateur n'est pas très pertinent car l'emploi a une tendance à la hausse sur le long terme", a-t-on commenté à la Dares.
3,6% des salariés étaient intérimaires en 2007, un taux inédit mais qui se rapproche de celui de 2001 (3,5%).
En 2008, "le marché de l'intérim sera en décroissance", a récemment estimé le président du groupe de travail temporaire Adecco en France, François Davy. Vu que l'intérim est souvent considéré comme un indicateur avancé de l'emploi, il n'a pas exclu que le chômage reparte à la hausse.
En 2007, l'augmentation de l'intérim a concerné tous les grands secteurs d'activité, notamment l'agroalimentaire (+10,4%) et l'automobile (+8,5%), l'ensemble des classes d'âge et la quasi totalité des catégories socioprofessionnelles.
Elle a été particulièrement marquée pour les ouvriers qualifiés, les femmes et les plus de 35 ans.
Parmi les intérimaires, les hommes restent cependant majoritaires (72%), de même que les jeunes (58% de moins de 30 ans) et les ouvriers (79,1%).
En vif essor en France depuis le milieu des années 1970, l'intérim est devenu au fil du temps un outil de "flexibilité" pour les entreprises et de "mobilité" subie ou choisie pour les salariés. Les sociétés de travail temporaire vantent l'intérim comme un tremplin vers un emploi durable, tandis que les syndicats dénoncent une forme de travail précaire.
En 2007, plus de 17 millions de contrats d'intérim ont été signés et deux millions de salariés ont effectué au moins une mission.
En moyenne, les intérimaires ont été en mission environ deux mois et demi dans l'année. Trois quarts des intérimaires ont été en mission moins de seize semaines, un quart moins de deux semaines.
La durée moyenne des missions d'intérim est restée stable comparé aux deux années précédentes, à 1,9 semaine. Un quart des missions n'a duré qu'une journée, huit missions sur dix au maximum deux semaines.
Les missions les plus longues sont traditionnellement effectuées dans le BTP, les plus courtes dans les services.
En 2007, l'industrie a concentré près de la moitié du volume du travail temporaire, avec 290.300 équivalents emplois à temps plein (+5,8% comparé à 2006). La proportion d'intérimaires dans ce secteur a augmenté "encore fortement", atteignant 7,5%.
Dans la construction, où 8,8% des salariés étaient intérimaires, l'intérim a progressé (+4,8%) pour la cinquième année consécutive, sans égaler les rythmes de 2004 et 2005. Le BTP employait un intérimaire sur cinq avec 132.300 équivalents-emplois à temps plein.
L'intérim a connu "un net rebond" dans les services (+6,4%), avec 211.000 équivalents-emplois à temps plein, soit près d'un tiers du volume de travail temporaire. La part d'intérimaires dans le tertiaire a légèrement crû à 1,7%.
Hormis pour les cadres (-5,7%), le volume de travail temporaire a progressé pour les ouvriers qualifiés (+7%) et non qualifiés (+6%), devant les professions intermédiaires (+5,6%) et les employés (+3,6%).
L'intérim a augmenté pour tous les âges, notamment les plus de 50 ans (+12,1%) et les 35-49 ans (+7,7%).