La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a estimé que son travail au gouvernement consistait à "faire des propositions" mais que la décision revenait au Premier ministre, François Fillon, comme il l'a fait lundi matin en écartant toute réforme de l'Impôt sur la fortune (ISF).
M. Fillon a assuré qu'une nouvelle réforme de l'ISF n'était "pas à l'ordre du jour", alors que Mme Lagarde évoquait cette possibilité le matin même dans une interview.
"Chacun doit être à sa place. Mon métier à moi, c'est de faire des propositions; et le patron de l'équipe, le capitaine du bateau, tient la barre et décide d'aller dans telle ou telle direction", a expliqué la ministre, interrogée lundi soir sur LCI après les déclarations du chef du gouvernement.
"Dans le cadre des réflexions qui m'ont été fixées et par le président de la République et par le Premier ministre, je dois présenter une revue générale des prélèvements obligatoires (RGPO) à prélèvements obligatoires constants, c'est la feuille de route", a-t-elle rappelé.
"Ma proposition à moi, c'est de revoir un certain nombre d'éléments d'imposition (...) Je constate que la France taxe plus lourdement que la moyenne européenne la détention du capital et taxe moins lourdement que la moyenne les revenus du capital", s'est justifiée Mme Lagarde, souhaitant donc "examiner la taxation de la détention".
Matignon a démenti dans la journée que M. Fillon ait désavoué sa ministre sur le sujet, toujours très polémique, de l'ISF. "Christine Lagarde n'a aucunement préconisé une réforme de l'ISF", a estimé un proche du Premier ministre, et si ce dernier a dû intervenir, c'est parce qu'"on ne pouvait pas laisser se développer l'idée".
"Je soumettrai des propositions qui porteront sur la détention de l'ensemble des éléments du patrimoine; et puis le Premier ministre, puisque c'est lui qui est le patron", décidera s'il faut en prendre une partie et pas l'autre, a insisté Christine Lagarde sur LCI.