Les grands argentiers japonais, américains et européens avaient envisagé un plan secret de soutien du dollar en mars dernier, au cas où la devise américaine aurait plongé à un niveau trop alarmant, a révélé jeudi en une le quotidien économique nippon Nikkei.
Alors que la crise des prêts immobiliers à risque ("subprime"), partie des Etats-Unis, faisait des victimes dans les secteurs bancaire et financier américains, le dollar avait dévissé face à l'euro et au yen, du fait de ventes massives défensives de billets verts.
La devise américaine avait alors dégringolé, mi-mars, sous la barre des 100 yens, pour la première fois depuis 12 ans, et l'euro s'élevait simultanément à plus de 1,59 dollar, du jamais vu.
Un yen ou un euro trop fort pénalise les entreprises exportatrices nippones ou européennes en amoindrissant leur compétitivité et profits, ce qui à la longue rejaillit sur l'ensemble de l'économie.
Selon le Nikkei, qui dit s'appuyer sur diverses sources concernées, le département du Trésor américain, le ministère des Finances japonais, la Banque Centrale Européenne et diverses autres institutions financières avaient convenu d'entrer conjointement en action pour la première fois depuis 2000, si la situation s'aggravait, pour éviter les trop fortes fluctuations entre leurs devises et soutenir la monnaie américaine.
Elles s'étaient entendues pour, si besoin, acheter des dollars en nombre et abreuver le marché de yens et euros, tout en s'exprimant publiquement pour influencer les autres acteurs agissant sur les places financières.
A l'époque, les analystes jugeaient très improbable que Tokyo vole au secours de sa monnaie, le Japon n'étant pas intervenu en ce sens sur le marché des changes depuis mars 2004.
Ce plan d'intervention concertée n'a finalement pas été mis en oeuvre, le billet vert ayant rebondi, notamment à la suite de propos de responsables américains plaidant pour un dollar fort.