La Bourse de New York, après avoir encaissé une série de chocs sans piquer du nez, mettra la semaine prochaine sa résistance à l'épreuve d'une nouvelle série d'indicateurs économiques sensibles concernant notamment l'immobilier, l'inflation et l'industrie.
Sur la semaine écoulé, le Dow Jones a perdu de 0,63%, à 11.659,90 points. En revanche, le Nasdaq, à forte composante technologique, a gagné 1,59% à 2.452,52 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 a engrangé 0,14% à 1.298,20 points.
Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens contraire du prix des obligations, a reculé à 3,852%, contre 3,950% vendredi dernier, tandis que celui à 30 ans a baissé à 4,473%, contre 4,555% une semaine plus tôt.
Derrière cette évolution contrastée en apparence, "le marché s'est plutôt bien comporté vu toutes les mauvaises nouvelles auxquelles il a été confronté", relève Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Exemple jeudi: Wall Street a fini en hausse malgré l'annonce d'une inflation de 5,6% en juillet en glissement annuel, un plus haut depuis plus de 17 ans.
La flambée des prix est devenue pourtant l'une des principales préoccupations des investisseurs, qui craignent que la flambée des prix ne plombent la consommation, traditionnel moteur de l'économie américaine.
Autres indicateurs moroses que les investisseurs ont eus à digérer: des demandes hebdomadaires d'allocations chômage plus importantes que prévu, ou encore un fléchissement des ventes de détail en juillet.
Globalement, "le marché a conservé ses gains accumulés la semaine précédente", souligne M. Pado. Le Dow Jones avait gagné 3,60%, le Nasdaq 4,46% et le S&P 500 2,85%.
"Ce qui rassure, c'est la très forte baisse de l'énergie, et de l'ensemble des matières premières", avance Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
Le prix du baril de pétrole a plongé d'environ 35 dollars à New York depuis son dernier record (147,27 dollars), frôlant en fin de semaine le seuil des 110 dollars.
Apaisé sur les prix de l'énergie, Wall Street va affronter une nouvelle série d'indicateurs, qui "vont pointer dans la direction d'un faible troisième trimestre", pronostiquent les analystes de Global Insight.
Dès mardi, deux indicateurs retiendront l'attention: les prix à la production, indice de l'évolution de l'inflation, et les permis de construire et mises en chantier pour juillet.
"Le principal problème reste le marché immobilier, et son impact sur le secteur financier. Il nous faudra observer une reprise de l'immobilier pour que nous puissions pousser un ouf de soulagement", estimait cette semaine l'économiste Joel Naroff.
Jeudi, le marché prendra connaissance de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie en août, un indice négatif lors des huit derniers mois.
"Ce sera le test la semaine prochaine", juge M. Pado.
"Cet indicateur porte sur le mois d'août et reflète assez bien l'activité industrielle du pays. La manière dont le marché réagira montrera sa solidité", ajoute-t-il.
Reste une inconnue: les incertitudes géopolitiques engendrées par le conflit entre la Russie et la Géorgie, susceptibles notamment de soutenir les cours du pétrole.
"Les craintes géopolitiques n'ont pas affecté le marché pour l'instant. Mais si la tension continue à monter, il y a un moment où le marché va être confronté à de nouvelles données", estime M. Volokhine.
"C'est frappant: on a eu une guerre aux portes de l'Europe et le marché l'a totalement ignorée", ajoute l'analyste.