La Bourse de Paris a terminé lundi en forte hausse portée par le discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), la fusion entre deux des plus grandes banques grecques et des indicateurs meilleurs que prévu aux Etats-Unis.
Le CAC 40 s'est adjugé 2,16%, prenant 66,56 points à 3.154,20 points, dans un volume d'échanges très faible de 1,677 milliard d'euros en raison de la fermeture de la Bourse de Londres pour le Summer Bank Holiday, férié en Grande-Bretagne.
L'optimisme était aussi de mise sur les autres places européennes. Londres est restée fermée, Francfort a terminé sur une hausse de 2,40% et l'Eurostoxx 50 de 2,21%.
"Les investisseurs tablent lors de la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine (le 20 septembre, NDLR) sur de nouvelles mesures de soutien à l'économie si les difficultés s'accumulent et c'est cela qui porte le marché", commente Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
Le fait que le comité monétaire de la Fed se réunisse deux jours contre une journée habituellement fait aussi penser que "les annonces pourraient être importantes", ajoute-t-il.
Ben Bernanke n'a pas dévoilé vendredi de nouveaux remèdes pour soutenir l'économie, se contentant de renvoyer la balle aux politiques, mais a souligné que l'institut monétaire avait à sa disposition plusieurs outils pour soutenir l'activité.
Si M. Bernanke n'est "pas intervenu vendredi, c'est qu'il n'y a pas péril aux Etats-Unis, au moins jusqu'au 20 septembre, lorsque la banque centrale rejouera la partie", estime Didier Chaudesaygues, directeur général de Dexia Securities.
Le fait que le Fonds Monétaire International (FMI) a fortement revu en baisse ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis et abaissé ses prévisions de croissance mondiale, selon l'agence Ansa, n'a pas affecté les échanges.
"Ces mauvais chiffres valident les espoirs de nouveaux stimulants monétaires par la Fed et n'inquiètent donc pas les investisseurs", estime M. Murail.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a aussi fait preuve de pessimisme, reconnaissant que les perspectives économiques sont sombres pour la zone euro, avec une croissance qui devrait se poursuivre de manière "modeste", dans un contexte d'incertitudes "particulièrement élevées".
Les indicateurs publiés outre-Atlantique sont ressortis meilleurs qu'attendu, ce qui a permis au marché d'accentruer ses gains dans l'après-midi. Les dépenses de consommation des ménages en juillet ont nettement rebondi (+0,8% par rapport à juin), et les promesses de vente de logements ont certes rechuté, mais moins que ne le prévoyait le marché.
Les valeurs bancaires ont soutenu la cote, Natixis s'adjugeant 3,72% à 2,78 euros, Société Générale 3,61% à 22,10 euros, Crédit Agricole 3,37% à 6,63 euros et BNP Paribas 2,49% à 34,39 euros.
L'Union européenne a défendu la solidité des banques européennes après les propos de la patronne du FMI Christine Lagarde qui a préconisé leur "recapitalisation urgente".
Ces titres ont aussi profité de la fusion annoncée entre Eurobank et Alpha, respectivement deuxième et troisième banques grecques, ce qui va lancer la très attendue restructuration du secteur bancaire dans ce pays en proie à des difficultés financières sans précédent.
Les valeurs cycliques, qui ont beaucoup souffert en août du fait de leur dépendance à la conjoncture, ont profité du regain d'optimisme. ArcelorMittal qui a chuté de près de 36% en un mois a gagné 4,90% à 14,35 euros, Vinci (-13,5% en un mois) a terminé en hausse de 4,21% à 35,39 euros et Saint Gobain (-17% en un mois) a pris 3,39% à 33,53 euros. Hors CAC 40, Plastic Omnium a grimpé de 6,17% à 20,30 euros après avoir dégringolé de 19% sur un mois.
Total (+2,05% à 33,16 euros) et Technip (+2,46% à 64,60 euros) ont profité de la hausse des cours du pétrole, le brent de la Mer du Nord s'échangeant à 112 dollars le baril à Londres.