La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse mercredi, la dégradation de la note de l'Irlande par l'agence Moody's Investors Service venant entretenir l'intensité de la crise de la dette en zone à laquelle les responsables européens essaient de trouver une parade.
Une quarantaine de minutes avant l'ouverture, le contrat à terme sur l'indice CAC 40 perdait 0,42%.
Mardi, l'indice vedette parisien a lâché 0,88% à 3.774,12 points, après avoir déjà essuyé une baisse de 2,71% lundi.
Fragilisé par les problèmes en zone euro, Wall Street a également fléchi, le Dow Jones perdant 0,47% et le Nasdaq 0,74%.
Les marchés financiers sont en proie depuis quelques jours à de vives inquiétudes devant la propagation de la crise de la dette en zone euro, qui après la Grèce, le Portugal et l'Irlande menace l'Espagne et surtout l'Italie.
Alors que les investisseurs ont soufflé un peu mardi après la perspective d'une possible réunion européenne extraordinaire vendredi et des rumeurs d'intervention sur le marché de la Banque centrale européenne (BCE), Moody's est venu mettre de l'huile sur le feu dans la soirée.
L'agence de notation a relégué la dette de l'Irlande dans la catégorie des investissements "spéculatifs", en abaissant la note du pays d'un cran à "Ba1", avec une perspective négative, estimant que le pays aurait peut-être besoin de nouvelles injections de fonds avant son retour sur le marché.
"Les marchés restent clairement très agités, en raison de la persistance de la crise de la dette en zone euro", note Cameron Peacock, analyste chez IG Markets, qui ajoute que la décision de Moody's a pesé sur Wall Street en fin de séance.
De son côté, le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy a assuré que les instances de l'UE étaient "fortement engagées" à faire "tout le nécessaire pour sauvegarder la stabilité financière" tandis que la Banque européenne d'investissement (BEI) a confirmé que la zone euro envisageait de racheter "aux prix du marché" des titres de la dette publique grecque.
Enfin, le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI), a demandé mardi à l'Italie une "rationalisation des dépenses", même s'il a jugé le pays engagé dans la bonne voie pour réduire son déficit budgétaire.
Rare bonne nouvelle, la croissance du PIB (produit intérieur brut) chinois a atteint 9,5% au deuxième trimestre, un rythme plus soutenu que prévu, ce qui a soutenu les marchés asiatiques mercredi.
Les investisseurs surveilleront également la production industrielle pour mai en zone euro, ainsi que la poursuite de la publication des résultats d'entreprises aux Etats-Unis.
VALEURS A SUIVRE:
CARREFOUR a publié des ventes en hausse de 2,7% au premier semestre à 44,6 milliards d'euros. Le groupe prévient qu'il s'attend pour la même période à une baisse de 23% à "environ 760 millions d'euros" de son résultat opérationnel courant.
Par ailleurs, le distributeur a échoué contre CASINO dans sa tentative de fusion avec le numéro un du Brésil, CBD Pao de Açucar.
L'allié de Carrefour, l'homme d'affaires brésilien Abilio Diniz, a jeté l'éponge après le rejet de l'offre de fusion par le Conseil d'administration de Casino et l'annonce par la banque publique brésilienne d'investissement BNDES de son retrait de l'opération, faute de consensus entre les parties.
L'OREAL a enregistré une hausse de 5% de son chiffre d'affaires au premier semestre, à 10,1 milliards d'euros, malgré un net ralentissement de la croissance de ses ventes au deuxième trimestre (+0,9%) à 4,9 milliards d'euros soit en deçà des attentes du consensus réalisé par Dow Jones Newswires (5,09 milliards).
BOUYGUES: sa filiale Colas a annoncé l'acquisition de 50% de la société mauricienne Gamma Materials, spécialisée dans la production et la vente de matériaux de construction.
TOTAL va renoncer au "bénéfice mondial consolidé", le régime fiscal avantageux qui a permis au géant pétrolier d'échapper à l'impôt sur les sociétés en France l'an dernier malgré quelque 10 milliards d'euros de bénéfices.
BELVEDERE: la Commission des sanctions de l'Autorité française des marchés financiers (AMF) a condamné à de lourdes amendes le groupe de spiritueux, son PDG et trois sociétés pour manipulation de cours et défaut d'information du public.
PSB INDUSTRIES s'attend à dépasser son objectif de croissance de 5% de son activité en 2011, après avoir publié un chiffre d'affaires en hausse de 13,2% au premier semestre, à 127,7 millions d'euros.
UBISOFT a acquis le studio Owlient, spécialiste du jeu vidéo en ligne, dans le cadre de sa stratégie visant à faire de ce créneau l'un des piliers de sa croissance.