La Bourse de Paris a terminé mercredi en hausse de 0,51%, rassurée par la croissance chinoise et par les autorités monétaires américaines qui envisagent de nouvelles mesures de soutien à la première économie mondiale, mais les inquiétudes demeurent sur les dettes en zone euro.
Après trois séances de nette baisse, le CAC 40 a rebondi et gagné à la clôture 19,15 points à 3.793,27 points dans un volume d'échanges de 3,890 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Londres a pris 0,64%, Francfort 1,31% et l'Eurostoxx 50 0,80%.
"Les bons chiffres en Chine et les propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, ont enfin permis au marché de se redresser", a commenté Meir Benamram, vendeur d'actions chez Aurel.
La croissance de l'économie chinoise n'a que légèrement fléchi à 9,5% au deuxième trimestre, malgré des mesures de resserrement monétaire pour combattre une inflation élevée, dissipant les craintes d'un ralentissement brutal de la deuxième économie mondiale.
"Pékin confirme la maîtrise complète du refroidissement de son économie", s'est félicité François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel-CIC.
La Fed a aussi permis d'appaiser un marché très nerveux depuis plusieurs jours face à la crise en zone euro
M. Bernanke a laissé entendre que son institution pourrait être amenée à soutenir davantage l'économie américaine si nécessaire, en rachetant de nouveaux titres financiers sur les marchés, ou en abaissant le taux d'intérêt qu'elle sert sur les réserves des banques placées chez elle incitant ces dernières à ouvrir davantage le robinet du crédit aux particuliers.
"Les marchés américains ont donné une bouffée d'air à la Bourse de Paris paralysée depuis plusieurs jours par la question des dettes européennes qui est loin d'être résolue", a souligné Isabelle Enos, gérante d'actions chez B* Capital.
Les divergences sur la réponse à cette crise se sont encore accentuées avec une valse-hésitation, notamment entre Paris et Berlin, autour de l'idée d'un Sommet au plus haut niveau pour stopper la contagion.
"L'Union européenne n'arrive même pas à se mettre d'accord sur une rencontre. Les réformes sont loin de pouvoir aboutir", a regretté Mme Enos.
Du côté des valeurs, L'Oréal a enregistré la plus forte baisse du CAC 40 (-3,36% à 84,94 euros), affecté par le net ralentissement de la croissance de ses ventes au deuxième trimestre.
Le secteur bancaire a terminé en léger recul, souffrant de la cacophonie qui perdure au sein des instances européennes. Natixis a cédé 1,62% à 3,27 euros, BNP Paribas 0,93% à 46,51 euros et Société Générale 0,42% à 35,98 euros.
EADS (+3,88% à 24,09 euros) a profité du cours toujours très favorable de l'euro face au billet vert autour des 1,40 euro pour un dollar.
Carrefour a gagné 1,52% à 22,32 euros malgré l'échec de son projet d'alliance au Brésil et ses perspectives de chute de son résultat opérationnel courant au premier semestre. Casino, son rival dans le dossier brésilien, a pris 2,65% à 65,17 euros.
Bouygues s'est adjugé 1,77% à 27,81 euros, bénéficiant du relèvement de recommandation des analystes de la banque suisse UBS à "neutre", contre "vendre" auparavant. Le courtier justifie sa décision par la faible valorisation du titre qui a connu un parcours décevant depuis le début de l'année comparativement au reste du secteur, a indiqué une source de marché.
Hors CAC 40, Belvédère (+0,78% à 51,75 euros) n'a pas été affecté par la décision de l'Autorité des marchés financiers. La société de spiritueux a écopé mardi de lourdes amendes infligées par le gendarme de la Bourse de Paris au terme de trois années d'enquête sur une manipulation du cours de la société.
Tuto4PC.com Group (affichage publicitaire sur internet), a cédé 3,32% à 6,12 euros, au premier jour de sa cotation à la Bourse de Paris.