Le remplacement d'Anne Lauvergeon par Luc Oursel à la tête d'Areva n'est "pas un changement d'orientation stratégique" pour le groupe nucléaire, mais il y aura "un certain nombre d'inflexions", a déclaré vendredi à l'AFP le ministre de l'Industrie, Eric Besson.
"Non, ce n'est pas un changement d'orientation stratégique pour l'entreprise. Nous allons au contraire demander à Luc Oursel de poursuivre dans les différentes options stratégiques, même s'il y aura évidemment un certain nombre d'inflexions liées à l'activité industrielle d'Areva et au nouveau contexte international", a indiqué le ministre.
Soulignant qu'Anne Lauvergeon avait "un bon bilan", Eric Besson a estimé qu'il n'était "pas illogique, pas choquant qu'au bout de 10 ans à la tête d'une entreprise publique, il puisse y avoir un renouvellement de la présidence".
Le gouvernement a annoncé jeudi soir qu'Anne Lauvergeon ne serait pas renouvelée dans ses fonctions de présidente du directoire d'Areva, à l'échéance de son mandat fin juin, mais remplacée par son actuel numéro deux Luc Oursel, directeur général délégué du groupe.
"Il s'agit d'un renouvellement naturel", a insisté M. Besson.
Interrogé sur la nature des inflexions à venir dans la politique d'Areva, le ministre a expliqué que celles-ci étaient "dues au marché, à la politique industrielle, à l'évolution des marchés internationaux et des clients".
"Mais le Premier ministre demande très clairement à Luc Oursel de poursuivre l'action qui a été celle d'Anne Lauvergeon", a-t-il réaffirmé.
Après l'accident nucléaire de Fukushima et la remise en cause de l'énergie nucléaire dans plusieurs pays, Eric Besson a estimé qu'Areva était "bien armé" face à ce contexte nouveau.