L'action de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), exploitante de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a encore cédé 4% jeudi à Tokyo, tombant à un nouveau plancher historique de clôture, à 192 yens, à cause de vives craintes sur son sort.
A 15H00 (06H00 GMT), la valeur Tepco affichait un recul de 8 yens par rapport à son cours de fin de séance de mercredi, après avoir dévissé jusqu'à 148 yens (-26%), un peu plus de deux heures avant la clôture.
Des fonds spéculatifs ont ensuite acheté en masse, ce qui a fait remonter le cours en fin de journée, ont expliqué des courtiers.
L'action Tepco n'en finit cependant pas de s'effondrer de jour en jour, les investisseurs craignant que la compagnie ne sombre dans des difficultés financières encore plus graves et ne bénéficie pas rapidement de l'aide étatique dont elle a cruellement besoin, à cause d'un contexte politique on ne peut plus confus.
Les incessants appels à la démission du Premier ministre freinent les décisions cruciales et l'adoption de lois essentielles, le Parlement étant divisé, le parti au pouvoir traversé de courants et l'opposition remontée.
Certains redoutent même que l'action Tepco ne soit rayée de la cote, en raison des déclarations du PDG de la Bourse de Tokyo qui a jugé récemment "souhaitable" que l'entreprise soit placée en redressement judiciaire à la façon de la compagnie aérienne Japan Airlines (JAL) l'an passé.
La valeur du titre du premier fournisseur d'électricité du Japon a fondu de plus de 90% depuis le 11 mars, jour du terrible séisme et du tsunami meurtrier qui ont ravagé le nord-est de l'archipel.
La catastrophe a mis hors service les installations nucléaires de Fukushima Daiichi (n°1) et entraîné des explosions et fuites radioactives, provoquant le plus grave accident depuis celui de Tchernobyl en 1986.
D'autres centrales nucléaires de Tepco sont aussi arrêtées, ce qui oblige la compagnie à des dépenses exceptionelles colossales, sans compter les indemnités à verser aux victimes de ce désastre industriel.