
Les entreprises fortement consommatrices d'électricité, réunies au sein du CLEEE, se sont dites "préoccupées" par la décision du gouvernement de fixer à 42 euros/MWH le prix de l'électricité nucléaire, qui risque de provoquer selon elles de fortes hausses de prix.
"Si elle était confirmée, une telle décision se traduirait inévitablement par des hausses de prix très importantes pour les clients, particuliers comme entreprises, avec des conséquences non seulement sur le pouvoir d?achat mais aussi sur la compétitivité des entreprises et l?emploi en France", écrit dans un communiqué le Comité de Liaison des Entreprises ayant exercé leur Eligibilité au marché libre de l?Electricité (CLEEE).
Le CLEEE, qui compte parmi ses membres la SNCF, France Télécom, Carrefour ou Accor, représente les entreprises qui achètent leur électricité à un tarif réglementé spécifique, baptisé Tartam.
Ce tarif doit disparaître avec l'entrée en vigueur au 1er juillet de la loi sur la Nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome).
En vertu de cette loi, le gouvernement a annoncé mardi qu'EDF vendrait une partie de sa production nucléaire à ses concurrents au prix de 42 euros le mégawattheure (MWh) à compter du 1er janvier 2012. Ce prix est celui que demandait EDF et bien supérieur à celui que voulaient ses concurrents.
"Cette annonce est en évidente contradiction avec les objectifs de la loi" qui étaient "de faire bénéficier l?ensemble des consommateurs, particuliers et professionnels, de l?avantage économique du parc nucléaire historique qu?ils ont déjà financé", estime le CLEEE.
"Le comble serait que cette annonce aboutisse, dans son application, à une hausse des prix bien supérieure aux 20% réclamés par" l'ancien Pdg d'EDF Pierre Gadonneix "dont les prétentions avaient à l?époque hâté la mise à l?écart", souligne le comité.
Le CLEEE indique qu'il "examine toutes les solutions de nature à permettre d?éviter d?en arriver à de telles conséquences".
Selon le gouvernement, l'augmentation du prix de l'électricité sera de 3,5% au 1er janvier 2012 pour les industriels souscrivant actuellement au Tartam, soit une "hausse nettement inférieure à l?inflation sur trois ans".