La question de la succession d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva "n'est pas d'actualité", a déclaré mardi le ministre de l'Energie Eric Besson, en refusant de confirmer des informations de presse donnant pour acquise la reconduction de la patronne du groupe nucléaire public.
"Il y aura une réunion autour du président de la République le moment venu et c'est lui qui tranchera cette question. Elle n'est pas aujourd'hui d'actualité", a déclaré M. Besson en marge d'une conférence organisée par The Economist.
Selon la radio BFM, l'actuelle patronne d'Areva pourrait être reconduite, en se voyant adjoindre un numéro 2 "compatible" avec le patron d'EDF, afin que la filière nucléaire française ne parle que d'une seule voix.
"Pour l'heure, je n'ai rien entendu de tel", a affirmé M. Besson, alors qu'on l'interrogeait sur ce scénario.
"On a un peu de temps, la question de la nomination c'est en juin", a-t-il ajouté.
Le 20 mars, le ministre avait estimé que la reconduction d'Anne Lauvergeon, dont le mandat expire en juin, était "envisageable".
"Mes propos ont été mal interprétés", a-t-il précisé mardi.
"J'ai dit quelque chose qui est un fait et que tout le monde peut constater. A partir du moment où sur une liste de candidatures, vous incluez le président ou la présidente sortante et que vous ajoutez des candidats potentiels, dire que la reconduction est envisageable n'est ni un pronostic, ni un a priori, c'est simplement un constat", a-t-il ajouté.
Le président du conseil de surveillance d'Areva, Jean-Cyril Spinetta, devait remettre en février au président de la République une liste de candidats à la direction du groupe nucléaire, sur laquelle figure le nom de Mme Lauvergeon.
Le deuxième mandat d'Anne Lauvergeon, 51 ans, qui préside Areva depuis 11 ans, prend fin en juin et sa succession fait l'objet de rumeurs récurrentes.
Elle entretient des relations tumultueuses avec le président Nicolas Sarkozy, ainsi qu'avec le patron d'EDF, Henri Proglio.