
Un conseil de politique nucléaire, chargé de plancher sur les rôles respectifs des fleurons de l'industrie nucléaire française (EDF, Areva, Alstom, etc.) se tiendra ce lundi à 17H00 à l'Elysée, a-t-on appris de sources concordantes.
Cette réunion "porte sur l'organisation de la filière nucléaire française", qui doit répondre à "de grands appels d'offres internationaux" en matière de construction de nouvelles centrales, a déclaré lundi sur France 2 le ministre de l'Energie Eric Besson.
La réunion aura lieu à 17H00, a-t-on appris de source proche du dossier.
Interrogé sur un éventuel troisième mandat d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva, M. Besson n'a pas fait de commentaire.
Mi-janvier, le ministre de l'Energie avait annoncé que "des décisions importantes", définissant le rôle des acteurs de la filière nucléaire française, seraient prises au premier semestre 2011 à l'occasion d'un conseil de politique nucléaire.
Selon le journal Les Echos, ce Conseil de politique nucléaire doit porter sur le partenariat stratégique entre EDF et Areva souhaité par les pouvoirs publics. La réunion, qui ne figure sur aucun agenda officiel, devrait être dirigée par le président Nicolas Sarkozy.
Le dernier Conseil de politique nucléaire s'était tenu en juillet. A l'époque, l'Elysée avait annoncé que l'éventualité d'une montée d'EDF au capital d'Areva serait "examinée", parallèlement à l'augmentation de capital du groupe nucléaire.
M. Besson a récemment affirmé que le gouvernement envisageait toujours une deuxième étape dans la recapitalisation d'Areva, après celle de 900 millions d'euros apportés par le Koweït et l'Etat français en décembre.
EDF, qui détient 2,2% d'Areva, est un des candidats potentiels, avec le japonais Mitsubishi Heavy Industries ou le fonds souverain du Qatar.
Selon Les Echos, la réunion de lundi servira à "faire le point sur les sujets abordés fin juillet": "le partenariat stratégique entre EDF et Areva, la stratégie minière des deux entreprises ou l'organisation de la filière nucléaire française à l'exportation". Une question devrait être au centre des discussions, "l'association ou non d'EDF au projet de réacteur Atmea d'Areva et de Mitsubishi", précise le quotidien.
EDF a dévoilé en décembre un projet de nouveau réacteur nucléaire de 1.000 mégawatts qui, s'il devrait être développé, risque d'entrer en concurrence frontale avec le projet Atmea d'Areva/Mitsubishi.
EDF envisage par ailleurs de prendre des participations dans des mines d'uranium, comme celles d'Areva, afin de sécuriser ses approvisionnements en uranium, avait indiqué son PDG Henri Proglio mi-février.