Les cours du pétrole brut reprenaient leur hausse vendredi en début d'échanges européens, portés par la vigueur du commerce extérieur chinois et la faiblesse relative du dollar à l'approche d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 91,40 sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 41 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier progressait quant à lui de 51 cents à 88,88 dollars.
Les courtiers insistaient sur l'impact des chiffres du commerce extérieur chinois, qui ont atteint un nouveau record après une pause en octobre. La vigueur des exportations chinoises, qui ont progressé de 34,9% sur un an à 153,3 milliards de dollars, constitue un nouveau facteur de hausse dans un marché déjà très favorable aux cours du pétrole.
L'annonce dans la foulée par Pékin d'un nouveau relèvement de 50 points de base (0,5 point de pourcentage) du taux des réserves obligatoires des banques à compter de lundi, pour tenter d'éviter la surchauffe de son économie, n'a pas suffi à inverser la tendance.
"La Chine demeure le principal moteur de la demande globale de pétrole dans le monde", résumaient les analystes de Commerzbank, qui pointaient aussi la poursuite de la vague de froid en Europe comme un élément poussant les prix à court terme.
Filip Peterson, analyse chez SEB, évoquait toutefois "un risque baissier" après la décision chinoise, mais estimait qu'une éventuelle baisse des cours ne "serait que temporaire" face à l'ensemble des facteurs les portant à la hausse.
Parmi ces éléments, un regain de faiblesse du billet vert, notamment face à l'euro, continuait ainsi d'encourager l'achat de pétrole, libellé en dollar, par les investisseurs munis d'autres devises.
En outre, selon les analystes, la réunion à partir de samedi des pays producteurs de l'Opep ne devrait pas être de nature à inverser la tendance.
Le cartel devrait laisser inchangés ses quotas de production, en dépit de la récente montée des cours. Ceux-ci ont atteint le haut de la fourchette de 70 à 90 dollars que le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, avait décrite comme "confortable".
Mais "le moindre changement dans le statu quo existant paraît très improbable, car les prix se maintiennent dans la fourchette jugée satisfaisante par les producteurs clefs" du cartel, a relevé Costanza Jacazio, de Barclays Capital.
Un autre événement important était de nature à soutenir les cours : dans son rapport mensuel publié vendredi, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a de nouveau revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011, respectivement à 87,4 et 88,8 millions de barils par jour, en raison d'une consommation renforcée en Amérique du Nord et en Asie.