Les futures sur indices prédisent une ouverture en net recul des places européennes, dans le sillage de Wall Street. Hier, la publication d'indicateurs économiques meilleurs qu'attendu outre-Atlantique n'a pas empêché le marché américain d'afficher un vif repli en fin de séance. Les investisseurs restent inquiets des perspectives de l'économie mondiale, et s'alarment du niveau très bas de l'euro, qui a touché hier un plus bas inédit depuis 4 ans face à la devise américaine, à 1,2112 dollar. Aujourd'hui, les investisseurs seront attentifs à la publication des prix à la production industrielle.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau DayByDay note la formation d'une vague haute, petit corps de 20 points, avec une très longue mèche basse sur le support à 3415 points, mettant fin à la dynamique baissière de très court terme. Cette très longue mèche basse met en valeur la reprise en main du courant acheteur, dans un volume correct. Ce mouvement devrait donc se poursuivre en direction de 3556 points, résistance proche de la moyenne mobile à 20 jours. Le franchissement de cet obstacle permettra une nouvelle impulsion vers 3637 points. Le bureau d'études DayByDay reprend donc un biais haussier, après avoir atteint son objectif baissier.
Les valeurs à suivre
BOUYGUES
Bouygues a publié un résultat net part du groupe de 181 millions d'euros au premier trimestre, en hausse de 14%. Le chiffre d'affaires consolidé du groupe a atteint 6,4 milliards d'euros sur la période, en retrait de 2% par rapport à l'année précédente. Le résultat opérationnel est ressorti à 162 millions d'euros, également en recul de 2%. Le groupe évoque une situation financière « solide » avec un endettement net en diminution de 2,2 milliards d'euros par rapport à fin mars 2009, dans la continuité de l'amélioration constatée à fin décembre 2009.
BUREAU VERITAS
Bureau Veritas annonce dans un communiqué l'acquisition de la société Advanced Coal Technology en Afrique du Sud. Il s'agit de l'un des principaux fournisseurs d'analyses de charbon en Afrique du Sud. La société, dont le siège social est situé à Pretoria, a été créée en 2002, suite à l'externalisation des laboratoires d'analyse de minerais d'un groupe minier sud-africain. ACT exploite trois laboratoires situés à Pretoria, Witbank et Sasolburg, compte 86 employés et a réalisé un chiffre d'affaires de 78 millions de Rands en 2009 (7 millions d'euros).
EDF
EDF, actuellement actionnaire à hauteur de 51 % de SPE-Luminus, deuxième énergéticien de Belgique, a conclu avec les trois actionnaires belges ayant exercé tout ou partie de leur OPTION de vente, des accords portant sur le prix d'achat de leurs titres de la société SPE, qui a été fixé à 215 millions d'euros. A la clôture de la transaction, qui devrait intervenir dans les prochains jours, le groupe EDF sera actionnaire de SPE à hauteur de 63,5 %, un seul actionnaire - la banque Dexia - ayant décidé de se défaire totalement de sa participation.
L'OREAL
L'Oréal a annoncé l'acquisition de 100% du capital de la société américaine C.B. Sullivan basée dans le New Hampshire. Implantée dans 6 états du Nord-Est des Etats-Unis (Vermont, New Hampshire, Maine, Connecticut, Rhode Island et Massachusetts), C.B. Sullivan fournit les salons de coiffure de cette région à travers un réseau de représentants et de points de vente réservés aux professionnels. La société a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 50 millions de dollars en 2009. Le montant de la transaction n'a pas été communiqué.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la production industrielle pour le mois d'avril sera publié à 11h.
Les promesses de ventes de logements pour le mois d'avril aux Etats-Unis seront publiées à 16h.
Une demi-heure avant l'ouverture, l'euro cote 1,2215 face au dollar américain.
Hier à Paris
Les marchés européens se sont montrés particulièrement volatils pour cette première séance du mois de juin. La matinée a été marquée par une forte baisse des principaux indices sur fond de regain d'inquiétude sur la croissance mondiale après la publication de chiffres moins bons qu'attendu en Chine et en Europe. Dans l'après-midi, en revanche, des indicateurs économiques favorables ont entraîné un rebond des marchés, qui ont effacé le plus gros de leurs pertes. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,13% à 3 503,08 points et l'Eurotop 100 a gagné 0,04% à 2 109,88 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont effacé leurs gains de la journée et ont plongé en fin de séance pour terminer en territoire négatif. Les indices ont notamment été entraînés à la baisse par le repli des valeurs pétrolières. Les indicateurs économiques meilleurs que prévu, qui ont provoqué une hausse du marché en début de séance, n'ont pas réussi à dissiper les craintes des investisseurs qui s'inquiètent toujours pour la santé de l'économie mondiale. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 1,11% à 10 024,02 points tandis que le Nasdaq a perdu 1,54% à 2 222,33 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.