Les marchés européens se sont montrés particulièrement volatils pour cette première séance du mois de juin. La matinée a été marquée par une forte baisse des principaux indices sur fond de regain d'inquiétude sur la croissance mondiale après la publication de chiffres moins bons qu'attendu en Chine et en Europe. Dans l'après-midi, en revanche, des indicateurs économiques favorables ont entraîné un rebond des marchés, qui ont effacé le plus gros de leurs pertes. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,13% à 3 503,08 points et l'Eurotop 100 a gagné 0,04% à 2 109,88 points.
BP a chuté de 12,89% à 431 pence à Londres, pénalisé par l'échec annoncé ce week-end de "Top Kill", sa tentative de colmatage du puits à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique. La Bourse de Londres étant fermée lundi, les investisseurs réagissent ce matin avec retard à cette très mauvaise nouvelle. En outre, la compagnie pétrolière britannique a relevé son estimation de coût de la marée noire de 930 millions de dollars à 990 millions de dollars, toutes dépenses confondues.
Nicox a bondi de 4,74% à 3,36 euros, soutenu par des résultats que le groupe pharmaceutique qualifie de "prometteurs" dans les domaines de l'opthalmogie et du traitement de la douleur. Ces bonnes nouvelles tombent à pic pour la société. Le mois dernier, son titre a lourdement chuté, pénalisé par un avis négatif d'un comité d'experts de l'agence américaine du médicament (FDA) concernant l'homologation aux Etats-Unis du Naproxcinod, un anti-inflammatoire sur lequel Nicox fondait beaucoup d'espoirs.
Publicis (- 2,20% à 33,325 euros) prévoit d'enregistrer une croissance organique de 3% cette année, a déclaré son président au Maurice Lévy au « Wall Street Journal », à comparer aux 2% attendus par son concurrent WPP. « Le marché publicitaire américain montre des signes de reprise, mais la situation en Europe reste contrastée, la France et l'Allemagne étant les seuls pays à se redresser » , a-t-il commenté. Il existe une volonté (chez les grands clients internationaux) d'investir plus, ce qui est impressionnant », a-t-il précisé.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix de production de l'industrie française pour le marché intérieur ont nettement augmenté en avril, +1%, après une progression de 0,7% en mars, a annoncé l'Insee. Les économistes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne une hausse de 0,5%. « Les fortes hausses des produits pétroliers et des matières premières industrielles se poursuivent et concourent à cette poussée des prix », a commenté l'institut de statistique.
L'indice PMI manufacturier de la France a reculé à 55,8 au mois de mai contre 56,6 au mois d'avril. Il avait été annoncé à 56,2 en estimation flash le 21 mai.
La croissance de l'activité dans le secteur manufacturier a ralenti en mai dans la zone euro. En effet, selon l'enquête réalisée par Markit, l'indice des directeurs d'achat (PMI) a reculé à 55,8 contre un niveau de 57,6 en avril. Ce chiffre ressort inférieur à l'estimation flash de 55,9 publiée récemment.
Le taux de chômage de la zone euro a atteint 10,1% au mois d'avril contre 10% en mars selon les données d'Eurostat.
Les dépenses de construction ont augmenté de 2,7% en avril aux Etats-Unis alors qu'elles étaient attendues stables par les économistes interrogés par Thomson Reuters. Elles avaient progressé de 0,4% en mars, chiffre révisé de +0,2%.
La croissance de l'activité dans le secteur manufacturier américain s'est ralentie au mois de mai, mais moins qu'attendu. En effet, l'indice ISM est ressorti à 59,7 contre 60,4 en avril. Les économistes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne une baisse plus importante à 59.
A clôture, l'euro cote 1,2287 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.