Le climat s'est nettement dégradé sur les marchés européens, qui ont évolué autour de l'équilibre pendant la majeure partie de la séance. Le secteur bancaire a pesé sur la tendance, avec de lourdes pertes pour Crédit Agricole, Dexia, Société Générale, ou encore Natixis. Iliad s'est distingué à la hausse après l'annonce de l'attribution de la quatrième licence de téléphonie mobile à sa filiale Free. L'Eurotop 100 a reculé de 0,51% à 2 161,69 points tandis que le CAC 40 a perdu 0,95% à 3 794,44 points. Sur la semaine, l'indice parisien a reculé de 0,24%.
L'éditeur de logiciels professionnels SAP (+ 1,87% à 32,145 euros) s'est distingué à la hausse au sein des marchés européens grâce aux bons résultats de son concurrent américain Oracle. Cette performance meilleure que prévu est en effet interprétée par les analystes comme le résultat de l'accélération des dépenses informatiques des entreprises. Le bureau d'études IDC a annoncé aujourd'hui qu'il anticipait une croissance de l'ordre de 2% à 4% des dépenses logiciels en 2010. En revanche, mauvaise nouvelle pour le groupe allemand, il continue de perdre des parts de marché face à l'américain.
Iliad a progressé de 3,67% à 83,72 euros, ce qui classe la maison mère de Free, le fournisseur d'accès internet et futur quatrième opérateur de téléphonie mobile français parmi les plus fortes progressions du marché SRD. L'arrivée d'un nouvel opérateur à côté d'Orange, SFR et Bouygues Telecom a été annoncée ce matin par l'ARCEP. Iliad a déboursé 240 millions d'euros pour obtenir cette licence. Cette annonce est accompagnée du relèvement de la recommandation de Morgan Stanley sur le titre à Supondérer, selon une source de marché.
Après avoir cédé 4,59% hier, le titre Crédit Agricole a plongé aujourd'hui de 7,13% à 11,98 euros, signant la plus mauvaise performance des valeurs du SRD. La valeur sous-performe largement l'indice DJStoxx européen des banques, qui recule de 0,92% seulement. La banque verte est lourdement sanctionnée par les investisseurs après un durcissement des recommandations du comité de Bâle publiées hier. Ce dernier envisage des normes plus strictes en matière de fonds propres.
Les chiffres macroéconomiques
L'amélioration du climat conjoncturel marque de nouveau le pas dans l'industrie manufacturière en décembre 2009, a annoncé l'Insee. L'indicateur synthétique du climat des affaires a reculé d'un point à 89 et se maintient à un niveau toujours inférieur à sa moyenne de longue période. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne 91.
L'indice IFO du climat des affaires est ressorti à 94,7 au mois de décembre en Allemagne, alors que les analystes attendaient un chiffre de 94,5.
D'après les premières estimations d'Eurostat pour le mois d'octobre 2009, la zone euro a enregistré un excédent du commerce extérieur de 8,8 milliards d'euros avec le reste du monde, comparé à -1,2 milliard en octobre 2008. Le solde enregistré au mois de septembre 2009 était de +0,9 milliard, contre -6,0 milliards en septembre 2008.
A la clôture, l'euro cote 1,4281 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
arcep : La loi de régulation postale, entrée en vigueur fin mai 2005, a rebaptisé l'Autorité de régulation des télécoms (ART) en Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et a étendu ses compétences au secteur postal, portant son collège de 5 à 7 membres.
Structure indépendante à l'égard des différents opérateurs présents sur le marché, elle a pour objectifs :
- la neutralité : l'Etat, en étant actionnaire de France Télécom, ne peut être également régulateur du marché, dans un souci d'impartialité à l'égard de tous les acteurs du marché ;
- la continuité : le régulateur a pour mission de favoriser le développement durable du marché au bénéfice des utilisateurs ;
- l'efficacité : indépendante, l'Autorité dispose de compétences qui ne se rattachent pas aux formes traditionnelles d'intervention du pouvoir exécutif. Le règlement des litiges, la conciliation et le pouvoir de sanction figurent ainsi parmi les éléments décisifs d'une régulation efficace.