Les prix du pétrole ont terminé près des 80 dollars lundi à New York, un niveau plus vu depuis plus d'un an, sur fond d'optimisme des marchés quant à la reprise économique.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé à 79,61 dollars, en hausse de 1,08 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Les cours ont progressé au cours des huit dernières séances, sur lesquelles le baril de brut a pris environ dix dollars. Ils ont touché au cours de la journée 79,69 dollars, leur plus haut niveau depuis la mi-octobre 2008.
A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de brent de la mer du Nord à échéance décembre a gagné 78 cents à 77,77 dollars.
"Les 80 dollars sont à portée, on va sûrement tester ce niveau d'ici la fin de la semaine", a avancé Phil Flynn, de PFG Best Research. "Le marché ne peut ignorer la faiblesse du dollar, c'est sa force directrice".
Valeur refuge en temps de crise, la devise américaine a continué de pâtir de l'optimisme des marchés quant à la reprise. Elle a évolué lundi à proximité de ses plus bas niveaux depuis 14 mois face à l'euro, qui s'est maintenu à plus de 1,49 dollar.
L'affaiblissement ces dernières semaines du billet vert pousse les investisseurs à acheter des matières premières pour se protéger d'une perte de valeur de leurs avoirs. En outre, pour les acheteurs munis d'autres devises, cela rend le brut plus attractif.
"Le dollar continue de s'affaiblir, et la Bourse est en très nette hausse, il est logique que les cours du pétrole montent", a estimé Ellis Eckland, analyste indépendant, pour qui le baril de brut vaudra "probablement plus de 80 dollars pendant la plus grande partie de l'hiver".
"On est au plus bas de la saison de faible demande (en Amérique du Nord, ndlr), les gens se tournent vers l'avenir et pensent que la demande sera bien plus forte pendant l'hiver", en raison de la consommation de fioul de chauffage, a-t-il ajouté. "La demande devrait remonter à ses niveaux de 2006 ou 2007, et pendant ce temps l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr) n'augmente pas sa production, cela devrait permettre d'évacuer les excès de stocks du marché".
Les stocks américains de produits pétroliers sont montés ces derniers mois à des niveaux de remplissage inédits depuis plusieurs décennies, frôlant dans certains terminaux la saturation.
Les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Energie sur ces réserves ont montré la semaine dernière qu'elles avaient chuté.
"Une grande partie de l'attention du marché s'est portée sur les raisons +non-fondamentales+ qui justifient la hausse des prix, mais selon nous, l'apaisement des inquiétudes quant à la reprise économique mondiale et l'amélioration des statistiques pétrolières ont contribué à ce mouvement", ont estimé les analystes de Barclays Capital.
"Les poches d'extrême faiblesse de la demande aux Etats-Unis et au Japon voient leur situation s'améliorer, et la demande en Chine et en Inde est en train de se reprendre de manière robuste", ont-ils expliqué. "En même temps, les stocks pétroliers se réduisent dans le monde".