Les prix du pétrole se sont stabilisés vendredi à New York, entre prises de bénéfices et révision en hausse de la demande d'or noir par l'Agence internationale de l'Energie (AIE), à l'issue d'une semaine de progression.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé à 71,77 dollars, en hausse de 8 cents par rapport à la clôture de jeudi.
A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 23 cents à 70,00 dollars.
Le marché s'est stabilisé "après une semaine plutôt active", a constaté John Kilduff, de MF Global.
Au terme d'une semaine agitée au cours de laquelle le baril a gagné 1,82 dollar, le marché a connu une petite pression en raison de prises de bénéfices en début de séance vendredi.
"Toute l'attention était sur le dollar, et son rebond a freiné toutes les matières premières" y compris le pétrole, tandis que l'or abandonnait ses sommets historiques, a souligné John Kilduff.
La monnaie américaine s'est reprise vendredi, revenant autour de 1,47 dollar pour un euro, alors qu'une dépréciation du dollar soutient les cours du pétrole en renforçant le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises et en poussant certains à chercher une protection contre l'inflation.
Le marché a donc trouvé d'autres soutiens, auprès des prix du fioul de chauffage notamment, en hausse avec l'arrivée d'une vague de froid sur les Etats-Unis en provenance du Canada "la semaine prochaine ou la suivante", selon John Kilduff.
Surtout, l'AIE a revu en hausse vendredi sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2009 et 2010, estimant que le rythme de contraction de l'économie donnait des signes de ralentissement même si de fortes "incertitudes" demeuraient.
"Cela confirme la thèse d'une reprise économique mondiale largement en route", a observé John Kilduff.
Pour d'autres analystes toutefois, comme pour Phil Flynn, de PFG Best Research, le rapport n'était pas entièrement satisfaisant.
"C'est moins que ce que certains anticipaient. Je pense que certains opérateurs sont même déçus que la hausse des prévisions n'ait pas été supérieure à leurs attentes", a précisé l'analyste.
La situation de la Chine pourrait poser problème, a-t-il ajouté, soulignant que le rapport met en lumière une stabilisation de la demande chinoise de produits distillés, qui comprennent le fioul de chauffage et le diesel.
John Kilduff au contraire mettait en avant les bons chiffres d'importations d'or noir du géant économique asiatique.
Le baril avait commencé la semaine en hausse, avant de reculer nettement mercredi à la suite du rapport sur les stocks américains de pétrole.
Si les stocks de brut avaient enregistré un recul surprise, ceux d'essence avaient bondi cinq fois plus qu'attendu, ceux de produits distillés progressant également.