« Pour moi, c’est la preuve que la croissance verte est une réalité en France », s’est réjouit M. Borloo. Il faut dire que les deux associés ont vu grand : 90 millions d’investissements, une capacité de production annuelle de plus de 100 mégawatts crête, et plus de 300 emplois. La plus grande usine de panneaux solaires de l’Hexagone sera construite et exploitée par First Solar, et les deux groupes partageront les dépenses d’investissement et les coûts de démarrage.
En contrepartie, EDF EN « bénéficiera, pour son propre approvisionnement, de la totalité de la production du site pendant les dix premières années », ce qui lui permettra de développer ses parcs sur le territoire nationale. « Le cadre créé pour l’énergie solaire en France est tout simplement excellent », a déclaré Mike Ahearn, patron de First Solar, ajoutant que le pays « sera au premier rang » de ce type d’énergies renouvelables dans les années à venir.
La centrale de production d’électricité n’a pas encore de site d’implantation défini. Cela sera annoncé « dans les prochains mois ». Le ministère du Développement durable, lui, souhaite que Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence) accueille le projet, à proximité du site de la société Silpro (Silicium de Provence), placée en redressement judiciaire en avril dernier.
Le boom du solaire en France
Le Grenelle de l’ENVIRONNEMENT a un objectif pour l’énergie d’origine solaire : une puissance installée de 5400 MW d’ici 2020. Pour l’instant, la France en est encore loin : cette année, la capacité de production s’élève à 190 MW. Elle devrait atteindre 330 MW en 2010, selon le ministère. Et le pays reste en retard vis-à-vis de ses voisins européens : 5300 MW fin 2008 pour l’Allemagne, par exemple, ou encore 3300 MW pour l’Espagne.
Mais il est clair aussi que cette énergie renouvelable est en pleine croissance depuis 2007 : à cette date, la puissance des panneaux photovoltaïques français représentaient seulement 27 MW, contre 93 MW à la fin du 1er trimestre 2009.