Les marchés actions européens sont attendus en baisse pour la quatrième séance consécutive dans le sillage du net repli des places américaines et asiatiques. La baisse des ventes au détail aux Etats-Unis inquiète les investisseurs qui se demandent désormais si l'économie a vraiment touché son plus bas. Sur le front des valeurs, une batterie de publications trimestrielles était attendue ce matin. Le bilan du secteur financier est très mitigé. Fortis et Credit Agricole ont publié des comptes dans le vert mais Natixis a accusé une lourde perte tandis que KBC doit être secouru par l'Etat.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une bougie noire de 102 points, poursuivant le mouvement de consolidation entamé depuis la résistance à 3360 points. L'analyse japonaise des chandeliers indique que le marché reste sous le contrôle des intérêts vendeurs. Cette séance a mis à mal le scénario de reprise évoqué dans la précédente analyse. La rupture du support à 3180 points illustre ce processus de consolidation. Si toute initiative haussière est pour le moment bloquée par la résistance à 3360 points, le risque de forte correction est également réduit par la tendance haussière sous-jacente de l'indice (support ascendant et soutien de la moyenne mobile à 20 jours). Pour les heures à venir, le bureau d'études DayByDay devient neutre sur le CAC 40.
Les valeurs à suivre
BOUYGUES
Au premier trimestre 2009, le chiffre d'affaires consolidé de Bouygues s'est établi à 6,7 milliards d'euros, en retrait de 2% par rapport à l'année précédente, et de 3% à périmètre et change constants. Le chiffre d'affaires de Bouygues Construction est en hausse de 4% (stable en France et +9% à l'international). Le chiffre d'affaires de Bouygues Immobilier augmente de 11%, soit +8% en Logement et +17% en Immobilier d'entreprise, "grâce aux réservations des années passées", selon le groupe. Le chiffre d'affaires de Colas est en retrait de 10% et de 11% à périmètre et change constants.
LAGARDERE
Le chiffre d'affaires consolidé de Lagardère SCA s'est élevé à 1,778 milliard d'euros au premier trimestre, en recul de 2% en données brutes et de 2,6 % à données comparables. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 1,761 milliard d'euros. La performance du groupe a été pénalisée par le recul de 17,5% en données comparables des ventes de Lagardère Active à 399,2 millions d'euros. Cette activité est victime de la crise du marché publicitaire. En revanche, Lagadère Publishing a vu son chiffre progresser de 14,1% à 462,8 millions d'euros.
NATIXIS
Natixis accuse une perte de 1,839 milliard d'euros au premier trimestre 2009. La filiale commune des groupes Banque Populaire et Caisse d'Epargne aligne à cette occasion son quatrième trimestre consécutif de perte. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une perte nette de 474 millions d'euros. Dans un communiqué, la banque précise avoir essuyé une perte de 1,9 milliard d'euros liée à structure de cantonnement constituée d'un portefeuille d'actifs illiquides d'une valeur de 33,7 milliards d'euros.
ROUGIER
Le chiffre d'affaires de Rougier s'est élevé à 30,4 millions d'euros au premier trimestre 2009, en recul de 30,1%. "Dans un contexte macro-économique qui demeure très dégradé au niveau mondial, toutes les activités s'inscrivent en baisse par rapport à la même période de l'exercice précédent", a expliqué le spécialiste du bois. La branche importation et distribution en France a réalisé un chiffre d'affaires au 31 mars 2009 de 9,2 millions d'euros en retrait de 34,9% par rapport au 1er trimestre 2008, "en raison de la baisse sensible du marché de la construction".
Les chiffres macroéconomiques
14h30
Inscriptions hebdomadaires au chômage / ETATS-UNIS
14h30
Prix à la production pour le mois d'avril / ETATS-UNIS
Hier à Paris
Les marchés européens ont fini en nette baisse. Le recul surprise des ventes au détail aux Etats-Unis a rappelé aux investisseurs que le chemin de la reprise, si elle se concrétise, sera semé d'emb-ches. Les secteurs cycliques (automobiles, mines...) et les financières, qui ont été les vedettes du rebond, ont subi les dégagements les plus importants. Les investisseurs se sont réfugiés vers les secteurs défensifs de la pharmacie et des télécoms qu'ils avaient délaissés lors du rally. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 2,42% à 3152,90 points. L'Eurotop 100 a perdu 2,30% à 1782,90 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont creusé leur perte après la chute des ventes de détail en avril. Cette mauvaise nouvelle conforte le scénario pessimiste selon lequel l'économie pourrait s'installer plus durablement que prévu dans la récession. Le S&P 500 a signé sa troisième séance consécutive de baisse, ce qui n'était pas arrivé à l'indice depuis le début du rally haussier mi-mars. En Bourse, le cours d'Intel n'a pas réagi à son amende record infligé par Bruxelles. Le Dow Jones a clôturé en repli de 2,18% à 8284,89 points. Le nasdaq composite a perdu 3,01% à 1664,19 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.