Les marchés européens ont fini en nette baisse. Le recul surprise des ventes au détail aux Etats-Unis a rappelé aux investisseurs que le chemin de la reprise, si elle se concrétise, sera semé d'emb-ches. Les secteurs cycliques (automobiles, mines...) et les financières, qui ont été les vedettes du rebond, ont subi les dégagements les plus importants. Les investisseurs se sont réfugiés vers les secteurs défensifs de la pharmacie et des télécoms qu'ils avaient délaissés lors du rally. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 2,42% à 3152,90 points. L'Eurotop 100 a perdu 2,30% à 1782,90 points.
A Londres, Compass (+6,24% à 353,50 pence) a signé la plus forte hausse de l'indice FTSE 100, soutenu par la forte hausse de ses bénéfices au premier semestre malgré un ENVIRONNEMENT très difficile. Le britannique, numéro un mondial de la restauration collective devant le français Sodexo, a bénéficié de la faiblesse de la livre sterling et de ses réductions de coûts. Le groupe a également décroché de rondelets contrats : Google en Australie, Electrolux en Suède, les courses hippiques en Grande Bretagne. Contrastant avec l'ambiance générale, Compass aborde l'avenir avec confiance.
A Paris, Dexia a progressé de 1,78% à 4,295 euros après avoir présenté, comme la majorité de ses consoeurs, des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre. Le spécialiste du financement aux collectivités locales a fait état d'un résultat net part du groupe de 251 millions d'euros contre une perte nette de 2,603 milliards d'euros au quatrième trimestre 2008. Cette performance est ainsi près trois fois supérieure à celle attendue par les analystes. En Bourse, l'action Dexia revient de loin : elle a touché un plus bas historique à 1,10 euro le 9 mars dernier.
Sur le marché SRD, Nexity a gagné 2,68% à 22,25 euros, après l'annonce d'un chiffre d'affaires en baisse mais meilleur qu'attendu au premier trimestre. Le promoteur immobilier a réalisé des ventes de 566 millions d'euros, en recul de 7%. Le carnet de commandes est resté stable à 3,074 milliards d'euros, soit 18 mois du chiffre d'affaires de l'activité de promotion. Le pôle logement a progressé de 8% en volume par rapport à la même période l'an dernier.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont reculé de 0,4% en avril. Les économistes s'attendaient à des ventes stables. Le chiffre de mars a été révisé de -1,1% à -1,3%. Hors automobiles, les ventes ont reculé de 0,5% alors que le marché tablait sur une hausse de 0,2% après -1,2% en mars (chiffre révisé de -0,9%).
L'indice des prix à la consommation en France a progressé de 0,2% en avril par rapport à mars. Sur un an, cet indice s'accroît de 0,1%. « Il faut remonter à 1957 pour trouver une progression annuelle aussi faible », a précisé l'Insee. L'indicateur d'inflation sous-jacente est stable en avril par rapport à mars et augmente de 1,6 % sur un an.
Pour 2009, les industriels prévoient désormais une chute record de leurs investissements, de 21% dans l'industrie manufacturière et 18% dans l'ensemble de l'industrie, selon une enquête menée par l'Insee. « Ils accentuent ainsi la contraction des investissements anticipée en janvier 2009, de 9 points pour l'industrie manufacturière et de 6 points pour l'ensemble de l'industrie », précise l'institut de statistique. Le recul serait d'ampleur inédite dans les secteurs des biens intermédiaires, 30%, et de l'automobile, 24 %.
La production industrielle a reculé de 2% dans la zone euro en mars 2009 par rapport à février. Sur un an, elle s'est effondrée de 20,2%. Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur un recul de 1% sur un mois et de 18% sur un an.
A la clôture, l'euro cote 1,3622 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.