Les marchés européens se cherchent une tendance après trois séances consécutives de baisses. Déçus par les ventes au détail aux Etats-Unis, les investisseurs peinent à trouver dans les publications des sociétés des raisons d'espérer. Si Credit Agricole et Fortis ont réussi à dégager des bénéfices au premier trimestre, Natixis et KBC continuent de susciter l'inquiétude. Dans l'industrie, le groupe de luxe Richemont brille en Bourse sur des chiffres supérieurs aux attentes mais d'autres comme Bouygues ou CGG ont déçu. Le CAC 40 cède 0,3% à 3143 points. L'Eurotop 100 recule de 0,56% à 1773 pts.
En Suisse, Richemont progresse de 3,09% à 21,36 francs suisses après avoir annoncé un résultat opérationnel en baisse de 12% à 982 millions d'euros pour son exercice 2008-2009, alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 929 millions seulement. Le numéro trois mondial du luxe a vu son bénéfice net des activités poursuivies chuter de 23% à 751 millions en excluant la contribution de British American Tobacco (BAT). La marge s'est dégradée à 18,1% après 21,1%. En revanche, le chiffre d'affaires s'est amélioré de 2% à 5,418 milliards d'euros.
Avec une chute de 10,30% à 1,48 euro, le cours Natixis témoigne de la déception des investisseurs au lendemain de la publication des résultats trimestriels de la banque. La filiale commune de Banque Populaire et Caisse d'Epargne a en effet perdu 1,839 milliard d'euros au premier trimestre 2009 en raison d'une forte perte au sein de la structure de cantonnement. Le marché attendait une perte de seulement 474 millions d'euros. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif terminé dans le rouge pour Natixis, qui avait déjà perdu 2,8 milliards d'euros en 2008.
Autre valeur malmenée à la Bourse de Paris : CGG Veritas. Le spécialiste de la recherche sismique perd en effet 6,18% à 11,165 euros après la publication de résultats décevants. La faiblesse de la demande des compagnies pétrolières a provoqué une chute de 19% du résultat opérationnel au premier trimestre, conduisant le groupe à mettre en oeuvre un programme "intensif" de réductions de coûts. Contrairement à février, il n'a pas fourni de prévisions pour le reste de l'année. A l'époque, il tablait sur une baisse de 5% de son chiffre d'affaires. L'accélération de ses réductions de coûts semble montrer qu'il redoute une baisse plus marquée.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs seront attentifs à 14h30 à la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage et des prix à la production pour le mois d'avril.
A 12h20, l'euro cote 1,3567 face au dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.