Les Bourses européennes, en baisse à l'ouverture, se sont retournées dans le sillage de l'évolution positive de Wall Street. Les investisseurs ont été soulagés de la baisse moins forte que prévue des ventes au détail aux Etats-Unis. D'un point de vue sectoriel, les titres des sociétés industrielles et liées à l'énergie, jugés plutôt défensifs, sont à la traîne tandis que les cycliques les plus dévastées par la crise (automobile, banques, construction) sont à l'honneur. L'indice CAC 40 a clôturé sur un gain de 0,75% à 2694,25 points. L'Eurotop 100 a progressé de 0,68% à 1497,07 points.
Sans surprise, Genentech a finalement cédé aux avances de Roche (+4,21% à 153,50 francs suisses), sa maison mère. Mais la résistance du spécialiste américain de la biotechnologie est récompensée. Au terme de neuf mois d'âpres discussions, le laboratoire suisse s'est engagé à payer 95 dollars par action, en espèces, soit 8,5 dollars de plus que la plus basse des propositions formulée le mois dernier. Selon les observateurs, cette acquisition était indispensable au Suisse. En s'emparant de Genentech, il met la main sur des actifs à haute rentabilité et un portefeuille de produits en développement prometteur.
A la Bourse de Paris, Carrefour a progressé de 5,65% à 26,07 euros, malgré l'annonce de résultats 2008 inférieurs aux attentes. Le résultat opérationnel avant éléments non courants du numéro deux mondial de la distribution a atteint 3,3 milliards euros (+0,3%) alors que les analystes attendaient 3,366 millions. Le bénéfice net des activités poursuivies part du groupe a plongé de 32,8% à 1,256 milliard en 2008, contre 1,828 milliard attendu. Il a été pénalisé par 524 millions d'euros de charges diverses.
En chutant de 15,03% à 20,61 euros, Lagardère a signé la plus mauvaise performance du CAC 40. Les investisseurs ont sanctionné le repli de 0,8% à 385 millions d'euros de son bénéfice net ajusté hors contribution d'EADS. Surtout, le marché n'a pas apprécié pas le basculement dans le rouge du pôle Médias Lagardère Active (JDD, Elle, Paris-Match ou Europe 1,...). Pénalisé par son importante exposition à la crise du marché publicitaire, le groupe n'a pas souhaité formuler de prévisions 2009 pour Lagardère Active et laissé inchangé son dividende à 1,30 euro.
Les chiffres macroéconomiques
Au cours du quatrième trimestre 2008, en France métropolitaine les secteurs principalement marchands ont perdu 117 300 emplois, a indiqué l'Insee. Au 31 décembre 2008, le nombre de salariés dans ces secteurs s'établit à 15 889 400. Au quatrième trimestre 2008, l'emploi dans ensemble de l'économie, hors agriculture et emploi public dans les secteurs non marchands (administration, éducation, santé et action sociale), a reculé de 0,6 % selon les résultats révisés de l'Insee. Sur un an, du 31 décembre 2007 au 31 décembre 2008, l'emploi a également reculé de 0,6 %.
En février 2009, l'indice des prix à la consommation (IPC) de l'ensemble des ménages s'accroît de 0,4 % (+0,2 % en février 2008), selon la dernière étude de l'Insee. Sur un an, l'IPC s'accroît de 0,9 %. L'indicateur d'inflation sous-jacente est en hausse de 0,3 % (+1,9 % sur un an).
L'indice des prix à la production industrielle a baissé de 0,8% dans la zone euro en janvier 2009 par rapport à décembre 2008, selon Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes. En décembre 2008, les prix avaient diminué de 1,5%. En janvier 2009 comparé à janvier 2008, les prix à la production industrielle ont diminué de 0,5% dans la zone euro.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont reculé de 0,1% au mois de février. Un chiffre moins important qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur une chute de 0,5%. Le mois de janvier avait connu une hausse de 1,8% (chiffre révisé de 1,0%).
Les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont élevées à 654 000 aux Etats-Unis sur la semaine du 7 mars. La semaine précédente, les inscriptions s'étaient élevées à 645 000. Les analystes tablaient sur un chiffre de 645 000 inscriptions cette semaine.
A 17h30, l'euro cote 1,2794 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.