Les Bourses européennes sont malmenées après deux séances consécutives de hausse. Les investisseurs sont d'autant plus prudents que la publication des chiffres économiques aux Etats-Unis, dont les ventes au détail pour le mois de février, donnera de nouvelles informations sur l'ampleur de la récession. En Suisse, Roche cède du terrain après avoir annoncé l'acquisition de Genentech pour 46,8 milliards de dollars. En Italie, Enel est porté par son augmentation de capital de 8 milliards d'euros. A 12h30, le CAC 40 recule de 2,16% à 2616,42 points. L'Eurotop 100 cède 1,45% à 1465,32 points.
Sans surprise, Genentech a finalement cédé aux avances de Roche (-1,92% à 142,70 francs suisses), sa maison mère. Mais la résistance du spécialiste américain de la biotechnologie est récompensée. Au terme de neuf mois d'âpres discussions, le laboratoire suisse s'est engagé à payer 95 dollars par action, en espèces, soit 8,5 dollars de plus que la plus basse des propositions formulée le mois dernier. Selon les observateurs, cette acquisition était indispensable au Suisse. En s'emparant de Genentech, il met la main sur des actifs à haute rentabilité et un portefeuille de produits en développement prometteur.
A la Bourse de Paris, Carrefour échappe à la baisse. Le titre progresse de 2,51% à 25,29 euros, malgré l'annonce de résultats 2008 inférieurs aux attentes. Le résultat opérationnel avant éléments non courants du numéro deux mondial de la distribution a atteint 3,3 milliards euros (+0,3%) alors que les analystes attendaient 3,366 millions. Le bénéfice net des activités poursuivies part du groupe a plongé de 32,8% à 1,256 milliard en 2008, contre 1,828 milliard attendu. Il a été pénalisé par 524 millions d'euros de charges diverses.
En chute de 10,06% à 21,83 euros, Lagardère signe à contrario la plus mauvaise performance du CAC 40. Les investisseurs sanctionnent le repli de 0,8% à 385 millions d'euros de son bénéfice net ajusté hors contribution d'EADS. Surtout, le marché n'apprécie pas le basculement dans le rouge du pôle Médias Lagardère Active (JDD, Elle, Paris-Match ou Europe 1,...). Pénalisé par son importante exposition à la crise du marché publicitaire, le groupe n'a pas souhaité formuler de prévisions 2009 pour Lagardère Active et laissé inchangé son dividende à 1,30 euro.
Les chiffres macroéconomiques
Au cours du quatrième trimestre 2008, en France métropolitaine les secteurs principalement marchands ont perdu 117 300 emplois, a indiqué l'Insee. Au 31 décembre 2008, le nombre de salariés dans ces secteurs s'établit à 15 889 400. Au quatrième trimestre 2008, l'emploi dans ensemble de l'économie, hors agriculture et emploi public dans les secteurs non marchands (administration, éducation, santé et action sociale), a reculé de 0,6 % selon les résultats révisés de l'Insee. Sur un an, du 31 décembre 2007 au 31 décembre 2008, l'emploi a également reculé de 0,6 %.
En février 2009, l'indice des prix à la consommation (IPC) de l'ensemble des ménages s'accroît de 0,4 % (+0,2 % en février 2008), selon la dernière étude de l'Insee. Sur un an, l'IPC s'accroît de 0,9 %. L'indicateur d'inflation sous-jacente est en hausse de 0,3 % (+1,9 % sur un an).
L'indice des prix à la production industrielle a baissé de 0,8% dans la zone euro en janvier 2009 par rapport à décembre 2008, selon Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes. En décembre 2008, les prix avaient diminué de 1,5%. En janvier 2009 comparé à janvier 2008, les prix à la production industrielle ont diminué de 0,5% dans la zone euro.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail pour le mois de février seront dévoilées à 14h30 en même temps que les demandes hebdomadaires d'allocation chômage.
Les stocks des entreprises pour le mois de janvier sont enfin attendus à 16h.
A 12h30, l'euro cote 1,2786 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.