Les marchés européens, qui viennent de signer 7 séances consécutives de baisse, s'apprêtent à rebondir nettement dans le sillage de Wall Street. Hier, la place américaine est repartie à la hausse en seconde partie de séance. La finance sera une nouvelle fois au coeur de l'actualité alors que les Etats-Unis continuent la nationalisation rampante de leur industrie financière. Aujourd'hui, c'est au tour de Bank of America de revoir une nouvelle aide après le rachat de Merrill Lynch. Sur le plan économique, les investisseurs attendent particulièrement la confiance des consommateurs américains.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle bougie noire de 109 points, venant tester la solidité du support à 2954 points. En terminologie japonaise, la multiplication de chandeliers noirs indique que les pressions vendeuses conservent le contrôle du marché parisien : c'est un facteur technique défavorable. Néanmoins, cette séance est occultée par la bonne clôture de Wall Street. En effet, les indices américains ont en effet matérialisé hier des signes de reprise (DJ +0.15%, Nasdaq composite +1.49% et SP500 +0.14%), ce qui constituera un soutien de poids pour le CAC 40 ce matin (+1.2% selon la lecture des contrats futures). Pour les heures à venir, le bureau d'études DayByDay devient positif pour viser la résistance à 3100 points.
Les valeurs à suivre
ACCOR
Le groupe Accor a publié des ventes de 7,74 milliards d'euros sur l'exercice 2008 ; un chiffre qui fait ressortir une hausse de 2,8% à données comparables. En données publiées, le chiffre d'affaires accuse en revanche une baisse de 4,7% par rapport aux 8,12 milliards d'euros dégagés en 2007. Au quatrième trimestre, les ventes du groupe hôtelier ont reculé de 2,5% à données publiées et de 1,1% à données comparables. Accor a par ailleurs confirmé ses objectifs de résultat avant impôts, qui étaient compris entre 870 et 890 millions d'euros.
CARREFOUR
Carrefour a enregistré une progression de 6,3% de son chiffre d'affaires en 2008 à 97,6 milliards d'euros à taux de change constants, dont une hausse de 1% en France et de 5,5%. Au quatrième trimestre, les ventes ont progressé de 1,9% à taux de changes constants. Le distributeur indique que l'année 2008 a été "volatile et contrastée", avec notamment "un fort ralentissement de l'inflation en alimentaire et un impact négatif des carburants sur le chiffre d'affaires au quatrième trimestre" et "un effort promotionnel soutenu pour être aux côtés de NOS clients".
CNP ASSURANCES
CNP Assurances a annoncé la finalisation de l'accord de partenariat de long terme avec Marfin Popular Bank visant à développer les activités d'assurance en Grèce et à Chypre. L'accord inclut à la fois le transfert de 50,1% du capital de Marfin Insurance Holdings (pôle assurance de Marfin Popular Bank Group), et une exclusivité de 10 ans renouvelables des accords de distribution. CNP précise qu'il existe également une possibilité d'extension aux autres pays où Marfin Popular Bank exerce une activité.
EDF
A la fin du mois de janvier, EDF détiendra 25% du groupe suisse Alpiq Holding issu du regroupement des activités des énergéticiens Atel et EOS. Le montant global de l'opération s'élèvera à 1057 milliard de francs suisses, soit environ 705 millions d'euros. Pour financer cette participation, EDF apportera à Alpiq ses droits à l'énergie issus de sa participation de 50% dans le barrage d'Emosson, valorisés à 720 millions de francs suisses (environ 480 millions d'euros). Le solde de 337 millions de francs suisses (environ 225 millions d'euros) sera versé en numéraire.
Les chiffres macroéconomiques
11h00
Commerce extérieur pour le mois de novembre / ZONE EURO
14h30
Indice des prix à la consommation pour le mois de décembre / ETATS-UNIS
15h15
Production industrielle et taux d'utilisation des capacités de production pour le mois de décembre / ETATS-UNIS
16h00
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour le mois de janvier / ETATS-UNISCe matin, l'euro cote 1,3224 face à la devise américaine.
Hier à Paris
Le marché parisien vient de clôturer sur une nouvelle séance de baisse, qui a vu le CAC 40 repasser sous la barre des 3 000 points. La débâcle du secteur bancaire, plombé par une actualité sectorielle désastreuse, a beaucoup joué dans le recul des places européennes. Les investisseurs se sont alarmés des rumeurs d'une nouvelle demande d'aide de Bank of America. Beaucoup s'attendent par ailleurs à une nouvelle mauvaise surprise lors de la publication des résultats de Citigroup demain. A la clôture, le CAC 40 a cédé 1,84% à 2995,88 points tandis que l'Eurofirst 80 a lâché 1,68% à 2862,85 pts.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en hausse au terme d'un spectaculaire de retournement de situation. Ce rebond est essentiellement technique alors que le Dow Jones a violé le seuil des 8000 points en séance pour la première fois depuis novembre. Comme aux jours les plus sombres de 2008, de grands noms de la finance ont été expédiés au tapis. Bank of America a chuté de 18% sur fond de rumeurs d'une nouvelle aide de l'Etat. Citigroup a aussi été malmenée à la veille de ses résultats. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 0,15% à 8212,49 points et le Nasdaq Composite sur un gain de 1,49% à 1511,84 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.