Les marchés européens rebondissent fortement après sept séances consécutives de repli. Il s'agit d'une reprise technique à l'image de celle de Wall Street. Mais le terrain reste miné : les investisseurs attendent aujourd'hui les résultats des banques américaines Bank of America et Citigroup et la confiance des consommateurs américains. A Paris, Crédit Agricole est dopé par le relèvement de l'opinion de Credit Suisse alors que les valeurs bancaires européennes sont orientées à la hausse. Vers 12h30, l'indice CAC 40 gagne 2,69% à 3076,50 points et le FTSE Eurofirst 80 2,63% à 2938,11 points.
Roche grappille 0,99% à 173,90 francs suisses, affecté par les prévisions prudentes de sa filiale américaine Genentech. Le numéro deux mondial de la biotechnologie anticipe un bénéfice par action compris entre 3,55 dollars et 3,90 dollars en 2009. La moyenne de cette fourchette, 3,72 dollars, impliquerait que pour la première fois depuis longtemps, Genentech n'afficherait pas une croissance à deux chiffres, a souligné Oddo. Désormais, ajoute le CIC-CM, "c'est l'offre de rachat des minoritaires de Genentech qui demeure le principal catalyseur du titre".
A Paris, Dassault Systèmes chute de 5,14% à 28,22 euros dans un marché parisien qui rebondit après sept séances consécutives de baisse. L'éditeur de logiciels de conception et de fabrication assistée par ordinateur est sanctionné pour être passé à côté de ses objectifs 2008 en raison d'un « ENVIRONNEMENT économique qui a continué à se détériorer à la fin de l'année ». Dassault Systèmes a été victime de report de contrats en particulier dans l'automobile. L'action avait déjà perdu 6% hier dans la foulée de l'avertissement de son concurrent américain, Autodesk.
En revanche, Crédit Agricole bénéficie du relèvement d'opinion de Credit Suisse de Sous-performance à Neutre, avec un objectif de cours maintenu à 10,2 euros. Selon le broker suisse, la banque verte pourrait être la plus résistante des banques françaises au quatrième trimestre en raison des résultats à priori proches de l'équilibre de l'activité de banque de financement.
Les chiffres macroéconomiques
La Banque de France a révisé en baisse de 0,4 point à -1,1% sa prévision d'évolution du PIB au quatrième trimestre. Auparavant, elle l'attendait en baisse de 0,7%. Sur l'année, la croissance devrait être limitée à 0,7%. Par ailleurs, l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie de l'institution financière a poursuivi son repli et s'est établi à 66 en décembre, en chute de 2 points par rapport à novembre.
D'après les premières estimations pour le mois de novembre 2008, la zone euro a enregistré un déficit du commerce extérieur de 7 milliards d'euros avec le reste du monde, comparé à +2,3 milliards en novembre 2007.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent l'indice des prix à la consommation pour le mois de décembre à 14h30, la production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour le mois de décembre à 15h15 et l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour le mois de janvier.
Ce matin, l'euro cote 1,3282 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Climat des affaires dans l'industrie (Indice de la Banque de France) : cet indicateur mensuel résume le jugement des industriels français sur la situation conjoncturelle. Plus il est élevé et plus l'appréciation des industriels est favorable. Sa moyenne de long terme est de 100.
L'institution financière interroge les industriels sur l'évolution de la production par rapport au mois précédent, la production pour les prochains mois, l'évolution des commandes par rapport au mois précédent, le niveau du carnet de commandes, le niveau des stocks de produits finis, le taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution des effectifs.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.