Les marchés européens ont ouvert en hausse dans le sillage de l'Asie et de Wall Street. Les investisseurs anticipent une action rapide de la Maison blanche pour soutenir les constructeurs automobiles. BNP Paribas affiche l'une des rares baisses de l'indice CAC 40 alors qu'elle pourrait perdre 350 millions d'euros dans l'affaire de la fraude présumée du gestionnaire d'actifs Bernard Madoff. Par ailleurs, la cour d'appel de Bruxelles a suspendu vendredi la reprise des actifs des activités belges de Fortis par BNP Paribas. Vers 9h45, l'indice CAC40 gagne 1,42% à 3259,14 points.
Les valeurs à suivre
ALCATEL-LUCENT
Dans le cadre de la présentation de sa nouvelle stratégie, Alcatel-Lucent a annoncé qu'il se concentrerait sur trois marchés : les fournisseurs de services, les entreprises et certains marchés verticaux, et sur quatre domaines d'investissements que sont l'IP, l'optique, le haut débit fixe et mobile et les « applications enablement ». L'équipementier télécoms compte accélérer le transfert de ses investissements vers les plates-formes de nouvelle génération en renforçant ses domaines d'excellence et en augmentant les investissements dans des domaines prioritaires.
ALTRAN
Altran a annoncé avoir conclu un accord portant sur une prise de participation majoritaire de la société NSI, experte dans l'élaboration de systèmes électroniques embarqués clés en main pour les secteurs de l'automobile, l'aéronautique et l'industrie. Son siège est basé à Annecy (Haute-Savoie). Par ailleurs, Altran a précisé avoir acquis, hors marché, un bloc représentant 20,8% du capital de NSI. "Créée en 1993, NSI compte aujourd'hui 160 experts de haut niveau qui interviennent dans la conception et l'intégration de l'électronique embarquée communicante", souligne Altran.
BNPPARIBAS
Dans l'affaire de la fraude présumée du gestionnaire d'actifs, Bernard Madoff, la perte de BNP Paribas pourrait s'élever à 350 millions d'euros, a annoncé la banque. Cette dernière a précisé qu'elle n'avait fait aucun investissement pour compte propre dans les hedge funds gérés par Bernard Madoff Investment Services. Il est toutefois exposé à un risque, du fait de ses activités de marchés et de prêts collatéralisés à certains fonds qui ont investi dans les hedge funds en question.
VALEO
Valeo a chuté de 6,95% à 9,91 euros vendredi, plombé par le marasme de son concurrent Faurecia. Jeudi dernier, le groupe filiale de PSA a en effet annoncé qu'il supprimerait 1215 emplois dans ses activités françaises de fabrication de sièges entre 2009 et 2011, dont 700 dès l'année prochaine. Les neuf sites français de Faurecia Sièges Automobiles seront concernés. Le numéro un français de l'équipement automobile a précisé qu'il réagissait "face à l'ampleur et à la rapidité de la baisse d'activité intervenue à partir du troisième trimestre".
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent l'indice manufacturier de la Fed de New York pour le mois de décembre à 14h30 et la production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour le mois de novembre.
Ce matin, l'euro cote 1,3448 face au billet vert.
Vendredi à Paris
Les marchés européens ont limité leurs pertes grâce à la résistance de Wall Street. Les craintes d'une faillite de General Motors et de Chrysler mais surtout de ses répercussions sur une économie américaine déjà exsangue ont eu raison du regain d'optimisme dont les investisseurs avaient fait preuve en début de semaine. Le secteur financier a été sévèrement attaqué car selon JPMorgan novembre et début décembre ont été terribles. Quant à Alcatel-Lucent, ses perspectives ont déçu. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 2,80% à 3213,60 points. Le FTSE Eurofirst 80 a cédé 2,68% à 3060,58 points.
Vendredi à Wall Street
Les marchés américains se sont retournés à la hausse en seconde partie de séance. La journée a été dominée par l'incertitude entourant l'avenir du secteur automobile alors que le plan de soutien n'a pas passé l'obstacle du Sénat. La Maison blanche a déclaré être prête à agir pour éviter tout effondrement des 'Big Three'. Les indices ont été soutenus par le bon comportement des valeurs technologiques. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 0,75% à 8629,68 points et s'est effrité de 0,07% sur la semaine. Le nasdaq composite a affiché une hausse de 2,18% et 2,08% à 1540,72 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.