Les marchés européens ont limité leurs pertes grâce à la résistance de Wall Street. Les craintes d'une faillite de General Motors et de Chrysler mais surtout de ses répercussions sur une économie américaine déjà exsangue ont eu raison du regain d'optimisme dont les investisseurs avaient fait preuve en début de semaine. Le secteur financier a été sévèrement attaqué car selon JPMorgan novembre et début décembre ont été terribles. Quant à Alcatel-Lucent, ses perspectives ont déçu. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 2,80% à 3213,60 points. Le FTSE Eurofirst 80 a cédé 2,68% à 3060,58 points.
Colm Barrington, le président de la compagnie aérienne irlandaise Aer Lingus (+0,34% à 149,75 pence), qui fait l'objet d'une tentative de rachat par son compatriote Ryanair, a estimé qu'Air France-KLM serait une «meilleure option» selon les informations de l'agence Reuters. Le dirigeant a déclaré que s'il n'a «pas encore trouvé de partenaire idéal qu'il serait ravi de soutenir, plusieurs possibilités (sont) à l'étude». Parmi ces possibilités, Air France-KLM serait «une meilleure solution pour les consommateurs et pour le pays», a déclaré M. Barrington.
A Paris, le plan stratégique d'Alcatel-Lucent a reçu un accueil glacial : l'action a perdu 11,71% à 1,64 euro. L'équipementier télécoms a annoncé une cure d'amaigrissement à base de rationalisation de son organisation, de son portefeuille de produits et de sa R&D. Les réductions de coûts ainsi attendues doivent permettent d'atteindre l'objectif principal du directeur général, Ben Verwaayen, le «retour à la rentabilité financière». Mais les investisseurs ont surtout été refroidis par les prévisions pessimistes du groupe pour 2009 et 2010.
Gameloft (-15,03% à 1,64 euro) a également été malmené après avoir émis un profit warning sur ses résultats 2008. L'éditeur de jeux vidéo pour téléphones mobiles et consoles a mis en cause des ventes de jeux de console inférieures aux attentes. Dans la foulée de cet avertissement, WestLB a abaissé son objectif de cours de 2,8% à 2 euros, avec une recommandation maintenue à Conserver. Selon une source de marché, Oddo a réduit le sien de 1,9 à 1,6 euro et conseille toujours d'Alléger ses positions sur la valeur.
Les chiffres macroéconomiques
La Banque de France a révisé en baisse de 0,2 point à -0,7% sa prévision d'évolution du PIB au quatrième trimestre. Auparavant, elle l'attendait en baisse de 0,5%. Sur l'année, la croissance devrait être limitée à 0,8%. Par ailleurs, l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie de l'institution financière s'est établi à 68 en novembre, en chute de 10 points par rapport à octobre.
La production industrielle corrigée des variations saisonnières a reculé de 1,2% tant dans la zone euro que dans l'Europe des 27 en octobre 2008 par rapport à septembre 2008, a annoncé Eurostat, l'office statistique des communautés européennes. En septembre, la production avait diminué respectivement de 1,8% et 1,3%.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail se sont repliées de 1,8% au mois de novembre alors que le consensus s'établissait à - 1,9%. Hors automobile, les ventes ont reculé de 1,6% contre un consensus à - 1,8%. Les prix à la production ont, eux, affiché un recul de 2,2% en novembre, légèrement supérieur au consensus, qui tablait sur une baisse de 2,0%.
L'indice de confiance des ménages américains calculé par l'université du Michigan a rebondi à 59,1 en décembre contre 55,3 en novembre (chiffre confirmé). Les économistes visaient une légère baisse à 54,8.
A la clôture, l'euro cote 1,3330 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.