Les prix du pétrole ont un peu rebondi vendredi après avoir cassé la veille le seuil symbolique des 50 dollars, sur fond de stabilisation de Wall Street et de baisse du dollar.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier, nouveau contrat de référence, a fini à 49,93 dollars, en hausse de 51 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Les cours du brent échangé à Londres ont touché 47,40 dollars avant de terminer à 49,19 dollars, en hausse de 1,11 dollars.
La hausse "est un rebond sur un marché survendu", a affirmé John Kilduff, de MF Global.
Les prix new-yorkais se sont légèrement éloignés de leurs plus bas niveaux depuis mai 2005, touchés lors des échanges asiatiques, à 48,25 dollars.
Le pétrole a été soutenu par un recul du dollar, monnaie dans laquelle sont libellés les échanges, ce qui l'a rendu plus attractif aux yeux des investisseurs munis d'autres devises, ainsi que par la stabilisation de Wall Street.
"Quand les gens ont peur ils se débarrassent de leurs positions" sur le marché de l'énergie, a souligné Ellis Eckland, analyste indépendant.
"50 dollars est un support technique important. Il a été franchi hier (jeudi) dans un contexte généralisé de peur, qui affecte aussi les autres marchés", a ajouté l'analyste.
Les opérateurs n'aiment pas en général prendre position avant une rencontre de l'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, mais "le marché actions est celui qui donne la direction", a souligné M. Eckland.
L'incertitude est de mise quant au calendrier d'action du cartel, qui va se réunir à intervalle rapproché, le 29 novembre dans la capitale égyptienne, puis le 17 décembre à Oran (Algérie). La question est de savoir si le cartel agira dès la semaine prochaine ou attendra la réunion d'Oran.
Le président de l'Opep, Chakib Khelil, a clairement favorisé le second scénario en déclarant que "les données réelles sur le marché ne seront pas encore perceptibles" le 29 novembre et en affirmant qu'il faudrait "attendre de voir l'impact des décisions déjà prises".
Sur la tendance de fond, les analystes de Barclays Capital ne voient aucun signe de la fin de la longue glissade des prix du pétrole.
Selon eux, "le fond de la baisse sera probablement défini par un déséquilibre. Il faut que ce soit un prix si bas qu'il apparaisse ridicule à la majorité du marché, sans tenir compte de savoir à quel point les perspectives pour le monde sont sombres et moroses".
Pour Ellis Eckland, les prix pourraient tourner autour de 50 dollars "si la Bourse ne s'effondre pas".
"De nouvelles baisses de la production par l'Opep couplées à un manque de coordination du cartel devraient aider à établir un plancher vers 45 dollars", a estimé de son côté John Kilduff.
Et, a prévenu l'analyste, avec de nouveaux plans de relance en provenance de différentes banques centrales dans le monde et une liste qui grandit chaque jour de projets d'expansion retardés par les groupes pétroliers, l'offre de pétrole pourrait "se réduire sévèrement au premier signe d'un quelconque rebond, avec un redressement des prix également".