Les marchés actions européens devraient prolonger leur mouvement de baisse de la veille. A Paris, les investisseurs s'intéresseront particulièrement à Carrefour après le départ annoncé du directeur général, José Lui Duran, qui sera remplacé par Lars Olofsson, ancien dirigeant de Nestlé. Par ailleurs, Alcatel-Lucent envisage de céder sa participation dans Thales à Dassault Aviation pour 38 euros par action. Sur le marché pétrolier, les cours du Brent progressent de près d'1% à environ 53 dollars.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle bougie noire de 143 points, clôturant proche des plus bas de la séance. En terminologie japonaise, ce chandelier indique que les pressions vendeuses conservent le contrôle du marché parisien : c'est un facteur technique défavorable. La tendance majeure du CAC 40 reste toujours orientée à la baisse et ne montre pas de signe de retournement, ce qui milite pour une certaine prudence au cours des prochaines heures. Toutefois, à l'approche du support majeur à 3109 points, une réaction haussière est possible en raison des indicateurs techniques survendus. Dans cette optique, le bureau d'études DayByDay conserve son opinion neutre sur le CAC 40 en attendant de voir la réaction de l'indice sur 3109 points.
Les valeurs à suivre
ALCATEL-LUCENT
Alcatel-Lucent et Dassault Aviation ont annoncé être entrés en discussion exclusive jusqu'au 15 décembre 2008 en vue de l'acquisition par le second de la totalité de la participation de 20,8% détenue par le premier dans la société Thales au prix de 38 euros par action. Le comité central d'entreprise et le conseil d'administration de Dassault Aviation vont être convoqués. Par ailleurs, Dassault Aviation déposera à l'Autorité des Marchés Financiers une demande de non-lieu à offre publique obligatoire.
DL SOFTWARE
DL Software a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 37,8% au troisième trimestre et de 34,5% sur neuf mois à 24,50 millions d'euros. L'activité a connu une accélération de la croissance des activités de Ventes de logiciels (+92% à 1,53 millions d'euros) et Abonnements (+ 54,1% à 3,08 millions d'euros).
EADS
Al Jaber Aviation (AJA), nouvelle division aviation d'Al Jaber Group, a signé un contrat portant sur la commande ferme de deux Airbus Corporate Jetliner ACJ supplémentaires, a annoncé EADS dans un communiqué. Al Jaber Aviation a également révélé une commande qui n'avait pas été annoncée portant sur deux A318 Elite. "Grâce à cette transaction, qui fait suite à une commande précédente portant sur deux A318 Elite, AJA devient le principal client de la famille ACJ d'Airbus au Moyen-Orient, avec six appareils commandés au total", indique Airbus.
PRODWARE
Prodware a présenté son chiffre d'affaires sur neuf mois, qui s'établit à 60,2 millions d'euros contre 42,3 millions d'euros en 2007. Le chiffre d'affaires consolidé IFRS a ainsi connu une progression de 42,3% sur les neuf premiers mois de 2008. A périmètre comparable, le groupe a vu l'ensemble de ses activités progresser de 16,3% sur la même période.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent l'indice des prix à la production pour le mois d'octobre aux Etats-Unis à 14h30.
Ce matin, l'euro cote 1,2625 face au dollar américain.
Hier à Paris
Les marchés européens ont connu un accès de faiblesse alors que les perspectives de l'économie mondiale continuent d'inquiéter. Le Japon est ainsi entré en récession et les économistes d'entreprise américains prévoient une récession prolongée aux Etats-Unis. Si la baisse a été générale, les valeurs financières en ont constitué l'avant-garde. En France, la nomination de l'ex-ministre de l'Economie Thierry Breton au poste de président d'Atos a permis à la SSII de limiter son repli. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 3,32% à 3182,03 points et le FTSE Eurofirst 80 a cédé 3,48% à 3003,02 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en nette baisse après être pourtant repassé un moment en territoire positif. Les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front macroéconomique : le Japon a annoncé son entrée en récession et l'association américaine des économistes d'entreprise anticipe une récession prolongée aux Etats-Unis. Les valeurs financières ont été à l'avant-garde de la baisse, notamment Citigroup qui a annoncé 50 000 suppressions de postes. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 2,63% à 8273,58 points, tandis que le Nasdaq Composite a cédé 2,29% à 1482,05 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.
Croissance interne ou externe : Croissance organique (interne), croissance externe
La croissance est dite interne (ou organique) si elle résulte du développement de l'activité propre de l'entreprise.
Quant à la croissance externe, elle résulte d'un changement de périmètre de la société par acquisition ou rapprochement avec des sociétés concurrentes ou complémentaires qui permettent d'augmenter le volume d'activité.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.