Les indices actions européens ont finalement clôturé en légère hausse dans des marchés marqués la volatilité. En nette baisse en matinée, les indices se sont retournés à la hausse à la faveur de l'ouverture positive de Wall Street. Sur le front des valeurs, le marché a salué la décision d'Alcatel-Lucent de s'alléger et est resté insensible au limogeage de José Luis Duran de Carrefour. En revanche, Fortis a plongé. La décision de la justice belge a sensiblement réduit l'hypothèse d'une contre-offre. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 1,11% à 3217,40 points. Le FTSE80 a gagné 1,07% à 3034 points.
Le tribunal de commerce de Bruxelles a rejeté la requête émanant de certains actionnaires minoritaires de Fortis (- 11,63% à 0,707 euro), qui demandaient à la justice de geler la cession d'actifs à BNP en Belgique. La justice belge a toutefois demandé à un collège d'experts de se pencher sur la valorisation des actifs en question. Francine De Tandt, la présidente du tribunal, a précisé que la demande des actionnaires était «recevable mais uniquement fondée en ce qui concerne la nomination d'un groupe d'experts» sur le prix des actifs en question.
Alcatel-Lucent (+ 4,79% à 1,90 euro) a résisté à la gravité qui a entraîné, jusqu'à l'ouverture de Wall Street, à la baisse une large majorité des valeurs du CAC 40. L'équipementier télécoms a annoncé ce matin être entré en discussion exclusive avec Dassault Aviation en vue de lui céder sa participation de 20,8% dans Thales pour 1,57 milliard d'euros. Au cours de ces dernières semaines, Alcatel-Lucent avait indiqué envisager une telle cession et Dassault Aviation avait fait part de son intérêt. Ben Verwaayen, le directeur général de l'équipementier, prépare le groupe à sa nouvelle stratégie qui doit être annoncée en décembre.
Carrefour a gagné 2,90% à 30,68euros, les investisseurs semblant relativement indifférents à l'annonce du remplacement de José Luis Duran par le Suédois Lars Olofsson à la tête du groupe le 1er janvier prochain. Le PDG remercié avait occupé depuis 2005 les postes de président du directoire et directeur général chez Carrefour. Les analystes semblent pourtant satisfaits de cette annonce. De source de marché, CM-CIC a ainsi réitéré sa recommandation Achat et son objectif de cours de 49 euros sur Carrefour.
Les chiffres macroéconomiques
Selon les chiffres du Département du Travail américain, l'indice des prix à la production d'octobre 2008 a chuté de 2,8% aux tats-Unis, soit une baisse record avec les prix de l'essence.
A 17h30, l'euro cote 1,2646 face au dollar américain.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
AMF (Autorité des marchés financiers) : L'autorité des marchés financiers est née du rapprochement de la COB, du CMF et du CDGF (conseil de discipline de la gestion financière). Créée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation des marchés. L'AMF a quatre missions principales, réglementer, autoriser, surveiller et sanctionner. Ses compétences s'étendent aux opérations et informations financières, aux produits d'épargne collective, aux marchés, aux professionnels, sur lesquels elle peut exercer des contrôles ou lancer des enquêtes.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.
croissance interne ou externe : Croissance organique (interne), croissance externe
La croissance est dite interne (ou organique) si elle résulte du développement de l'activité propre de l'entreprise.
Quant à la croissance externe, elle résulte d'un changement de périmètre de la société par acquisition ou rapprochement avec des sociétés concurrentes ou complémentaires qui permettent d'augmenter le volume d'activité.
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.