La Bourse de New York évoluait en forte baisse mercredi à la mi-séance après la publication d'indicateurs économiques plus mauvais que prévu qui ont semblé confirmer l'idée d'une récession aux Etats-Unis: le Dow Jones perdait 3,59% et le Nasdaq 3,27%.
Vers 16H00 GMT, le dow jones industrial average (djia) lâchait 334,44 points, à 8.976,55 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 58,20 points, à 1.720,81 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait 4,32% (43,16 points), à 954,85 points.
Mardi, Wall Street avait terminé en baisse, plombée par les valeurs technologiques malgré les mesures de soutien au secteur bancaire: le Dow Jones avait perdu 0,82%, le Nasdaq 3,54% et le S&P 500 0,53%.
Après l'annonce que les Etats-Unis allaient rentrer au capital des banques, "les gens criaient victoire et pensaient que le gouvernement allait sauver le marché, mais la réalité, c'est le début d'une récession qui pourrait être très importante", a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"Les investisseurs se disent: +d'accord, Citigroup ne va pas faire faillite, mais je devrais commencer à m'inquiéter des résultats des entreprises+", a-t-il ajouté.
La présidente de la Réserve fédérale américaine de San Francisco, Janet Yellen, a jeté un froid en affirmant mardi soir que les Etats-Unis semblaient d'ores et déjà entrés en récession.
Alimentant le pessimisme, les ventes de détail aux Etats-Unis ont baissé en septembre de 1,2% par rapport à août, une baisse bien plus importante que prévu.
"Le consommateur a ralenti ses achats avant même que les marchés (financiers) ne chutent, ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'économie", a estimé l'économiste Joel Naroff, qui s'attend à "une longue période de croissance négative ou très lente".
Autre indicateur en berne, l'indice de l'activité industrielle dans la région de New York est tombé en octobre au plus bas niveau qu'il ait jamais atteint.
"L'inquiétude des investisseurs passe de l'évaluation des dégâts de la crise financière (aux tentatives de diagnostic) de la longueur et la profondeur de la récession qui semble engagée", a relevé Frederic Dickson, de DA Davidson.
Côté entreprises, les banques JPMorgan Chase (-0,52%) et Wells Fargo (+3,58%), le fabricant de puces informatiques Intel (+1,19%) et le producteur de boissons Coca-Cola (+4,55%) ont annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.
"La mauvaise nouvelle, c'est qu'ils ont tous émis des doutes sur leurs perspectives à court terme", a noté Patrick O'Hare, de Briefing.com.
La compagnie aérienne delta Air Lines (+5,04%), en voie de fusionner avec sa compatriote Northwest Airlines, a quant à elle subi une perte nette modeste alors que les analystes s'attendaient à des résultats à l'équilibre.
Mais elle profitait, comme l'ensemble du secteur du transport aérien, de la forte baisse des cours du pétrole, le baril perdant plus de trois dollars à New York. En revanche, le pétrolier ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, chutait de 7,51%, et son concurrent Chevron de 6,65%.
Le marché obligataire était en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 4,073%, contre 4,023% mardi soir, et celui à 30 ans à 4,290%, contre 4,260% la veille.