
La Bourse de Paris a vécu une séance noire lundi (-3,16%), dominée par des prises de bénéfices et par un retour des doutes sur la situation de la dette en zone euro, alors que la chute des valeurs bancaires (-8 à -10%) a accéléré la baisse de l'indice.
A la clôture, l'indice parisien a plongé de 105,79 points pour s'inscrire à 3.242,84 points dans un volume d'échanges de 3,35 milliards d'euros.
Sur l'ensemble du mois d'octobre, le bilan est toutefois largement positif avec une hausse de la cote de 7,11%.
Les autres grandes places européennes ont également piqué du nez lundi: à Londres le Footsie a cédé 2,77% et à Francfort le Dax a abandonné 3,23%. L'eurostoxx 50 a fléchi de 3,13%.
Après son envolée de jeudi et une relative stabilité vendredi, le marché parisien a subi d'importantes prises de bénéfices, qui se sont accentuées avec l'ouverture en baisse de Wall Street en début d'après-midi.
Mais l'humeur des intervenants et leur confiance ont été avant tout ébranlées par la remontée des taux à long terme italiens. Ces derniers ont dépassé 6% soit des niveaux insupportables sur le long terme et qui prouvent que les doutes des investisseurs sur la situation de ce pays, confronté à une dette colossale, persistent malgré les dispositions prises au sommet européen de Bruxelles.
On aurait pu espérer que les pays comme l'Italie profitent des avancées conclues au sommet de Bruxelles et notamment des décisions prises sur le fonds de secours européen. Or ce n'est pas le cas, souligne-t-on dans les salles de marché.
L'inquiétude persiste et c'est très décevant, d'où le repli des investisseurs qui vendent à tour de bras et se reportent sur des placements plus sûrs comme les obligations.
A l'origine de cette déception figurent: le flou qui persiste sur le plan anti-crise défini la semaine dernière à Bruxelles, les interrogations avant le sommet du G20, avant le chiffre du chômage américain sur le mois d'octobre publié vendredi, les incertitudes avec le changement de présidence à la Banque centrale européenne (BCE), citent pêle-mêle les boursiers.
L'annonce du dépôt de bilan du courtier américain MF Global, en situation très délicate notamment en raison de son exposition à la dette européenne, a également pesé sur le marché.
Toutes la valeurs du CAC 40 étaient en baisse à la timide exception de EADS qui s'inscrit juste au-dessus de l'équilibre (+0,09% à 21,37 euros).
Les valeurs financières ont payé un lourd tribut à la chute de la confiance et cédaient entre 8 et 10%: BNP Paribas perdait 9,63% à 32,85 euros, Crédit Agricole (-7,68% à 5,67 euros), Société Générale (-9,79% à 21,10 euros).
Air France abandonnait 6,90% à 5,50 euros, victime de la grève qui affecte une partie de son personnel naviguant.
GDF Suez perdait 5,72% à 20,51 euros, déprimé par des menaces de fermetures de centrales nucléaires en France, et par le plan de sortie du nucléaire en Belgique en 2015.
Hors CAC 40, Rue du Commerce s'envolait (+47,20% à 8,95 euros) pour sa reprise de cotation, s'alignant sur le prix proposé dans le cadre de l'OPA de la foncière Altarea son capital.