La Bourse de Paris a repris son souffle et a perdu 0,59% vendredi, les investisseurs empochant des bénéfices au lendemain d'une séance euphorique consécutive aux résultats du sommet européen.
Le CAC 40 a lâché 19,99 points à 3.348,63 points, dans un volume d'échanges de 3,939 milliards d'euros.
Parmi les autres places boursières européennes, Francfort a pris 0,13% mais Londres a perdu 0,20% et l'Eurostoxx 50 0,59%.
La veille, l'indice vedette parisien s'était envolé de 6,28%, soulagé par les mesures anticrise prises par les dirigeants européens à Bruxelles.
"Après une belle journée de hausse, c'est un peu logique de faire une pause. Ce ne sont pas des gros mouvements", commente Dov Adjedj, vendeur d'actions chez le courtier Aurel BGC.
Le marché parisien a débuté la séance en hausse, pour s'inscrire brièvement au-dessus des 3.400 points, avant de passer dans le rouge en fin de matinée.
"Le marché s'est retourné à partir de 11H00, une fois connu le résultat de l'adjudication italienne qui s'est soldée par une remontée des taux, soit une déception après le sommet de Bruxelles", a expliqué Yves Marçais vendeur d'actions chez Global Equities.
L'Italie a dû payer un taux d'intérêt record, de plus de 6%, pour emprunter à 10 ans, un plus haut depuis la création de la zone euro, alors que cette émission faisait figure de test après l'accord européen censé éviter une contagion de la crise de la dette.
L'accord européen qui doit sauver la Grèce et la zone euro a plu aux marchés mais ils attendent encore quelques détails pratiques et précisions.
Le G20 en France, la semaine prochaine, devrait apporter quelques éclaircissements, notamment sur le rôle que joueront certains pays comme la Chine dans le plan européen.
Par ailleurs, vendredi, "il y a eu quelques statistiques américaines mais elles n'ont pas réservé de surprise et ont peu influencé le marché", souligne M. Adjedj.
D'un côté les dépenses de consommation des ménages américains se sont accélérées en septembre, alors que de l'autre le revenu n'a que faiblement progressé, augurant mal l'évolution de la consommation début 2012.
En outre, le moral des ménages est remonté en octobre pour le deuxième mois d'affilée, selon l'indice de confiance des consommateurs publié vendredi par l'Université du Michigan, alors que les analystes l'attendaient en baisse.
Les investisseurs ont d'autant plus été incités à prendre des profits que le week-end sera prolongé de deux jours pour beaucoup d'entre eux en raison de la Toussaint mardi.
"Pas mal d'intervenants feront le pont donc il y aura moins de volumes. Il faudra être prudent quand même parce que certains investisseurs pourraient profiter un peu de ce calme", prévient Dov Adjedj.
Parmi les valeurs, les titres bancaires ont bien résisté et ont poursuivi leur hausse, dans des proportions moindres que la veille où certaines avaient bondi de plus de 20%.
BNP Paribas a pris 3,47% à 36,35 euros, Crédit Agricole 3,67% à 6,16 euros et Société Générale 1,72% à 23,39 euros.
Total a en revanche perdu 1,90% à 38,38 euros, le marché ayant accueilli difficilement ses résultats trimestriels.
EDF a fermé la marche du CAC 40 en perdant 5,52% à 22,26 euros alors qu'un article du journal Le Monde évoque un accord entre le Parti socialiste et les écologistes d'EELV pour fermer des centrales nucléaires en cas de victoire de la gauche aux présidentielles de 2012.
Renault (+4,47% à 31,67 euros) a signé la plus forte hausse de l'indice vedette, grâce à une méga-commande de plus de 15.000 véhicules électriques et de bons résultats trimestriels.
Enfin, Air France-KLM a gagné 1,08% à 5,92 euros alors qu'une grève devrait perturber le trafic aérien pendant cinq jours en plein coeur du week-end de la Toussaint.