Citigroup a réduit son objectif de cours de 28 euros à 24 euros et réitéré sa recommandation Conserver sur Thales. Le bureau d'études a réduit ses prévisions de croissance pour les activités transport et aérospatiale civile en raison de perspectives macroéconomiques plus dégradées. Il anticipe désormais une croissance des ventes comprise entre 1% et 3%, contre 5% auparavant. Il a également abaissé ses prévisions de résultat opérationnel afin de les mettre en accord avec les objectifs 2011 et 2012 de Thales.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Avec 75% de ses ventes réalisées avec des gouvernements ou des institutionnels à travers des contrats longs, Thales représente la valeur la plus défensive du secteur ;
- La moitié de l'activité de Thales est par ailleurs réalisée sur des segments hors défense en forte croissance comme la sécurité (25% du CA), ce qui lui permet de compenser les éventuelles baisses de dépenses dans la défense en période d'austérité budgétaire ;
- Luc Vigneron, le nouveau président, met en place un plan de retour à la rentabilité en trois volets : réduction des coûts de non-qualité et amélioration de la satisfaction des clients ; amélioration de l'efficacité des processus d'ingénierie, d'industrialisation et d'achat, tout en augmentant l'efficience des systèmes d'information ; baisse des frais de fonctionnement. Les divisions du groupe ont également été réorganisées ;
- La nomination du nouveau président a été concomitante à l'arrivée de Dassault Aviation comme actionnaire industriel de référence. Dassault Aviation est décidé à jouer un rôle proactif dans la gestion de Thales ;
- Depuis le rachat du britannique Racal en 2000, le groupe est un acteur de la défense avec lequel il faut compter outre-Manche. Il se pose en véritable concurrent du champion national BAE Systems.
Les points faibles de la valeur
- La visibilité reste faible. Les premiers effets du plan de restructuration ne sont pas attendus avant 2012 ;
- Les investisseurs craignent que les plans d'austérité en Europe n'amputent davantage les budgets défense. La tendance était déjà à la baisse des budgets militaires dans les pays industrialisés ;
- Thales ne réalise qu'une portion limitée de son chiffre d'affaires défense aux Etats-Unis, pays qui demeure néanmoins de très loin le premier marché du secteur ;
- La communication du groupe sur le nouveau plan de restructuration n'a pas convaincu les marchés. Alors que ces annonces auraient d- rassurer les investisseurs sur ses perspectives de profitabilité, celles-ci ont finalement brouillé l'image du groupe ;
- La décision de Thales de faire appel de la décision du tribunal arbitral condamnant le groupe à verser 630 millions d'euros à Taîwan dans l'affaire des frégates risque de faire durer ce litige, ce qui continuera de peser sur la visibilité.
Comment suivre la valeur
- Thales est une valeur de restructuration ;
- Valeur du secteur défense, Thales est sensible à l'évolution des dépenses des gouvernements en matière militaire ;
- En raison de ses activités aéronautiques, la société est également soumise aux cycles de ce secteur ;
- Thales est également une valeur sensible aux fluctuations du dollar ;
- La refonte du groupe initiée par la nouvelle direction devrait aboutir à une réappréciation boursière significative. Mais cette réorganisation n'est pas sans risques. La capacité du management à convaincre les employés sera déterminante ;
- La consolidation du secteur est à suivre. Thales est en discussion avec plusieurs groupes (Safran, Nexter, DCNS) pour des partenariats ou prise de participation. Ces projets sont largement insufflés par l'Etat.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Les compagnies aériennes américaines s'apprêtent à renouveler leur flotte vieillissante, ce qui représente une formidable opportunité pour Airbus et Boeing. En effet, les moyens et longs courriers détenus par American Airlines, delta et United, qui a fusionné avec Continental, appartiennent à l'ancienne génération d'appareils, très gourmands en carburant. Ils sont également de plus en plus chers à entretenir. Les experts estiment que 5 000 appareils devraient être remplacés à court terme, dont 70% aux Etats-Unis. Ce pic de commandes aux Etats-Unis devrait générer un pic de livraisons en 2016. Sur les 460 moyen-courriers «économes» commandés par American Airlines, 260 ont concerné l'Airbus A320 et 200 le Boeing 737. Cela représente la plus grosse commande de l'histoire de l'aviation. Air France-KLM a également choisi d'opter pour des appareils moins gourmands en carburant. La compagnie a commandé autant d'avions à Airbus et Boeing (25 chacun), pour un prix catalogue de 12 MdUSD. Cette commande ferme est assortie d'options d'achat pour 60 autres avions.