Exane a relevé sa recommandation sur Aéroports de Paris de Neutre à Surperformance avec un objectif de cours de 74 euros. Le broker estime que la valeur présente l'un des meilleurs ratio risque/rendement du secteur. Elle combine un profil de croissance défensive et une génération de cash flow solide.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le gestionnaire des aéroports parisiens bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est l'une des premières destinations touristiques mondiales et le hub (plate-forme de correspondance), le plus puissant en Europe ;
- ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants. Leurs revenus permettent au chiffre d'affaires d'ADP de croître plus vite que l'évolution du trafic aérien ;
- Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe ;
- Le groupe a noué des partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam ;
- Le groupe redistribue environ 50% de ses résultats sous forme de dividendes.
Les points faibles de la valeur
- Le trafic aérien est dépendant de la conjoncture économique, des grèves, des intempéries ou de phénomènes naturels comme le nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien plus d'une semaine en avril 2010 ;
- Certains analystes mettent en avant un ENVIRONNEMENT réglementaire jugé de plus en plus contraignant ;
- Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle) ;
- Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.
Comment suivre la valeur
- La valeur a un statut défensif dans le secteur cyclique des transports ;
- Premier actionnaire d'ADP, l'Etat français n'a pas vocation à maintenir telle quelle sa participation. Vinci (3,3% du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital ;
- L'activité d'ADP dépend de la santé financière des compagnies aériennes ;
- L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Face aux incertitudes liées à l'avenir du trafic aérien dans un contexte de crise, les restructurations et réductions de coûts sont à l'ordre du jour pour les compagnies aériennes européennes. Air France-KLM, qui doit non seulement affronter un environnement difficile, mais aussi une dette élevée (près de 6 MdEUR) et une concurrence des compagnies «low cost» sur le moyen-courrier et des compagnies du Golfe sur le long-courrier, devrait prendre des mesures drastiques d'économies. Le gel des embauches, décidé en 2008, doit déjà être maintenu. Il s'agirait d'accroître encore les réductions de coûts prévues par l'actuel plan Challenge 2012, qui visait à économiser 470 MEUR en 2011. Quant à Lufthansa, elle cherche à céder sa filiale britannique déficitaire BMI. Un durcissement du plan d'économies a déjà été annoncé. Son nouveau patron, Christoph Franz, a entamé une révision stratégique en réorientant les efforts en direction de la clientèle de loisirs au détriment de la clientèle d'affaires.