
La Bourse de Paris a retrouvé des forces jeudi et clôturé en hausse de 1,07%, soulagée par le feu de vert allemand au renforcement du Fonds de secours européen (FESF) et encouragée par plusieurs statistiques positives aux Etats-Unis.
Le CAC 40 a pris 32,03 points à 3.027,65 points, dans un volume d'échanges de 3,064 milliards d'euros. La veille, il avait perdu 0,92%, après trois séances de hausse d'affilée.
Parmi les autres marchés européens, Londres a perdu 0,40% mais Francfort a pris 1,10% et l'Eurostoxx 50 1,64%.
La séance a été particulièrement chahutée, le CAC 40 ayant peu bougé après le vote allemand avant de prendre plus de 2% grâce aux statistiques américaines, puis de faiblir un peu dans le sillage de Wall Street, souligne Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le ciel semble toutefois s'éclaircir un peu en ce qui concerne la crise de la dette en zone euro et l'économie aux Etats-Unis, deux thèmes qui ont suscité les plus vives inquiétudes et fait chuter les marchés ces dernières semaines.
"On a eu des signaux relativement positifs venant d'Europe avec le vote allemand et aux Etats-Unis avec de bons indicateurs", confirme M. Marçais.
Le vote du Parlement allemand sur le renforcement du Fonds européen de stabilisation financière (FESF), censé venir en aide aux pays en difficultés de la zone euro, n'a réservé aucune surprise.
Il était très attendu par les marchés puisque l'Allemagne est le premier contributeur au FESF avec 200 milliards d'euros de garanties.
Lors du scrutin, 315 députés sur les 330 de la majorité --conservateurs (CDU/CSU) et libéraux (FDP)-- ont voté "pour" ce plan, assurant une majorité absolue au Parlement sans même recourir aux voix de l'opposition.
L'Allemagne porte à 11 sur 17 le nombre de pays de la zone euro ayant procédé à la ratification de l'élargissement du FESF, mais le processus pourrait s'étaler jusqu'à la mi-octobre, avec le vote de la Slovaquie, attendu à cette date.
"On va terminer par le plus dur et on va retenir notre souffle jusqu'au bout", prévient M. Marçais.
En Grèce, la troïka des créanciers de la Grèce est revenue jeudi à Athènes pour inspecter les comptes du pays, où elle a été fraîchement accueillie par des fonctionnaires occupant les ministères pour s'opposer à la rigueur.
Elle avait subitement quitté le pays début septembre, mécontente du manque de progrès du gouvernement dans les efforts promis et qui doivent déboucher sur le versement d'une prochaine tranche de prêt.
De son côté, le président français Nicolas Sarkozy recevra vendredi à 17H00 (15H00 GMT) le Premier ministre grec Georges Papandréou.
Le marché parisien a par ailleurs trouvé matière à se rassurer avec plusieurs indicateurs américains meilleurs que prévu, sur la croissance, l'emploi et l'immobilier, au moment où les investisseurs ont les plus grands doutes quant à la vitalité de la première économie mondiale.
La croissance du produit intérieur brut a été revu en hausse à 1,3% au deuxième trimestre, les nouvelles inscriptions au chômage en une semaine ont chuté à leur plus bas niveau depuis début avril (391.000) et les promesses de vente de logements ont reculé en août (-1,2%).
"La croissance ne sera probablement pas aussi forte au quatrième trimestre et par la suite. Nous attendons une croissance du PIB de 1,5% l'année prochaine, ce qui ne sera pas suffisant pour réduire le taux de chômage", nuance Paul Dales, économiste chez Capital Economics.
Les valeurs bancaires ont mené la danse. BNP Paribas a bondi de 5,00% à 31,14 euros, Crédit Agricole de 4,37% à 5,40 euros et Société Générale de 5,82% à 21,08 euros.
De même, la plupart des valeurs cycliques, les plus dépendantes de la conjoncture, ont progressé à l'image de Lafarge (+4,04% à 26,11 euros) et ArcelorMittal (+2,53% à 12,38 euros).
En revanche, les titres les plus défensifs, moins soumis aux soubresauts des marchés, ont souffert. Essilor a perdu 0,09% à 54,5 euros et L'Oréal 1,21% à 73,57 euros.