La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse jeudi, dans le sillage de Wall Street, se montrant prudente avant le vote très attendu du Parlement allemand sur le renforcement du Fonds de secours européen (FESF).
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 0,50% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Le marché parisien a marqué une pause mercredi. Il a cédé 0,92% après avoir enregistré trois séances de hausse consécutives. Wall Street a suivi la même tendance: le Dow Jones a perdu 1,61% et le Nasdaq 2,17%.
Le Parlement allemand doit se prononcer dans la journée sur l'élargissement du FESF, destiné à venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté financière. Ce vote sera particulièrement surveillé tant les marchés craignent les écueils dans le processus d'adoption du second plan de sauvetage de la Grèce.
Mercredi, la Finlande a adopté le renforcement du FESF mais la Slovaquie a annoncé qu'elle se prononcerait le 25 octobre, soit plus tard que ce qui était initialement attendu.
A Athènes, la troïka des créanciers de la Grèce doit faire son retour dans la journée. Elle avait subitement quitté le pays début septembre, mécontente du manque de progrès du gouvernement dans les efforts promis.
Ce retour ouvre la voie au versement à la Grèce d'une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros, dont le pays a besoin pour éviter un défaut de paiement.
Le ministre français de l'Economie, François Baroin, a jugé mercredi qu'il n'y avait "pas d'alternative" au second plan d'aide à la Grèce, estimant qu'il permettra d'"éviter la contagion à des grands pays comme l'Espagne et l'Italie".
Les régulateurs boursiers français et italien, l'Autorité des marchés financiers et la Consob, ont par ailleurs prolongé jusqu'au 11 novembre l'interdiction des ventes à découvert de valeurs financières. Leur homologue espagnol, la CMNV, les a imités mais sans fixer de date butoir.
Ces régulateurs européens avaient décidé de les prohiber cet été en raison des très fortes baisses subies par ces titres sur des marchés affectés par la crise de la dette souveraine en zone euro.
Dans l'agenda de jeudi, les investisseurs scruteront aux Etats-Unis les demandes hebdomadaires d'allocations chômage (12H30 GMT), les promesses de vente de logements pour septembre (14H00 GMT) et la troisième estimation du Produit intérieur brut au deuxième trimestre (12H30 GMT). En Europe, ils surveilleront les chiffres du chômage en Allemagne pour septembre (8H00 GMT).
VALEURS A SUIVRE
BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE et SOCIETE GENERALE, en première ligne dans la crise de la dette en zone euro, seront scrutés à l'occasion du vote allemand.
EDF et AREVA: EDF a annoncé une commande à son compatriote Areva et à l'américain Westinghouse (groupe Toshiba) de générateurs de vapeur pour réacteurs nucléaires d'un montant de "plus de 1,5 milliard d'euros", dont environ 1,1 milliard pour AREVA.
LES NOUVEAUX CONSTRUCTEURS: le promoteur immobilier a réalisé un bénéfice net de 100.000 euros au premier semestre, contre un bénéfice de 2,1 millions un an plus tôt, mais prévoit une progression sensible de l'activité et de la rentabilité pour 2011.
GDF SUEZ: la Commission de régulation de l'énergie a proposé mercredi au gouvernement de revoir la formule fixant les tarifs du gaz en adoptant un mode de calcul bénéficiant au consommateur dans certains cas, mais l'exposant davantage à la volatilité des prix, selon une source proche du dossier.
TECHNICOLOR: le groupe français de technologies pour les médias (ex-Thomson) va vendre sa participation dans Content Guard, une entreprise américaine spécialisée dans le développement et la concession de licences de solutions de gestion numérique des droits (DRM), pour 24,4 millions de dollars, se traduisant par une plus-value de 11,5 millions.