
L'autorité de régulation financière européenne, Esma, a annoncé que l'Espagne et l'Italie ont décidé de prolonger les restrictions en vigueur depuis août sur les ventes à découvert de valeurs financières, et le régulateur français (AMF) a précisé que son interdiction restait valable jusqu'au 11 novembre en France.
"En étroite collaboration, après une évaluation et des discussions coordonnées par l'Esma", les régulateurs des marchés espagnols (CNMV) et italiens (Consob), dont les interdictions devaient expirer le 30 septembre, ont décidé de les prolonger, selon l'Esma.
L'Autorité des marchés financiers français (AMF) a expliqué dans un communiqué distinct qu'elle avait estimé avec ses homologues européennes "que les conditions n?étaient pas réunies pour la lever". "En conséquence, la décision arrêtée le 11 août par l?AMF (d'interdiction, ndlr) reste en vigueur jusqu?au 11 novembre".
"Dans l'intervalle, l'AMF continue à surveiller étroitement les marchés et leurs évolutions, en coordination avec les régulateurs européens concernés, et pourrait, si les conditions de marché le permettent, décider de lever l?interdiction", poursuit le gendarme boursier.
Ces régulateurs européens avaient décidé de prohiber les ventes à découvert de valeurs financières en raison des très fortes baisses subies par les ces titres sur des marchés affectés par la crise de la dette souveraine en zone euro.
L'autorité italienne Consob précise qu'elle prolonge aussi l'interdiction jusqu'au 11 novembre, et la CNMV espagnole ne donne pas de date butoir.
Les ventes à découvert sont un mécanisme spéculatif qui consistent à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser et à le vendre, avec l'espoir d'empocher une forte différence au moment où il faudra le racheter pour le rendre au prêteur. Ainsi, une action vendue à découvert alors qu'elle cote 10 euros, puis achetée alors qu'elle ne vaut plus que 8 euros, rapporte à l'auteur de l'opération un gain de 2 euros.
Cette pratique, risquée, est souvent accusée de précipiter la chute des actions les plus fragiles, et d'aggraver l'instabilité des places financières.