Wall Street a fini en nette baisse mercredi, effaçant une partie des gains du début de la semaine en raison d'inquiétudes renouvelées quant à la capacité des Européens à s'entendre pour régler la crise de la dette: le Dow Jones a perdu 1,61% et le Nasdaq 2,17%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 179,79 points à 11.010,90 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 55,25 points à 2.491,58 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 2,07% (24,32 point) à 1.151,06 points.
En hausse à l'ouverture mercredi, les indices de la place new-yorkaise ont rapidement effacé leurs gains, évoluant autour du point d'équilibre une grande partie de la matinée, avant de s'enfoncer dans le rouge en fin de séance.
"Le marché reste très sensible aux signes de désaccord en Europe à propos des mesures à adopter pour régler la crise de la dette", a résumé Sameer Samana, analyste chez Wells Fargo Advisors.
"Malgré l'adoption (mardi) d'une taxe immobilière (en Grèce), malgré les mesures d'austérité, une grande incertitude plane sur le versement ou non de la prochaine tranche d'aide à la Grèce", a expliqué Hugh Johnson, PDG du fonds d'investissement Hugh Johnson Advisors, qui gère près d'un milliard de dollars d'actifs.
Athènes attend que ses créanciers lui versent une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros. Sans cette somme, le pays fera faillite.
Convaincus que les Européens étaient sur le point de sauver pour de bon la Grèce, en musclant le Fonds de secours de la zone euro (FESF), les marchés avaient décollé lundi et mardi. Mais ils ont déchanté mercredi avec des informations publiés par le Financial Times faisant état d'une profonde division entre les 17 pays membres de la zone euro.
"C'est vraiment ce qui a retenu l'attention des marchés mercredi. Il y a beaucoup de questions et de doutes", a ajouté M. Johnson, relevant par ailleurs que "le marché a progressé vraiment très vite" en début de semaine.
Selon le Financial Times, sept des 17 membres de la zone euro pousseraient déjà pour une contribution renforcée des créanciers privés, emmenés par l'Allemagne et les Pays-Bas. L'édition allemande du Financial Times a même rapporté mercredi que des négociations étaient déjà en cours.
Les investisseurs ont également fait preuve de prudence avant le vote, prévu jeudi, des députés allemands sur la question du renforcement du FESF.
"Les courtiers ont choisi de faire des prises de bénéfices avant le vote", a remarqué Elizabeth Harrow, analyste chez Schaeffer's Investment Research.
"Il y a en outre une grave question qui agite les investisseurs: savoir si les mesures d'économie budgétaire, voire d'austérité, ne vont pas plonger (les Etats-Unis et l'Europe) en récession", a fait valoir Hugh Johnson.
Sur le front américain, les commandes de biens durables ont baissé de 0,1% en août, alors que les analystes les attendaient en hausse de 0,1%. Point encourageant: les commandes de biens d'équipement hors défense et aviation ont rebondi de 1,1%.
Le marché a salué la nouvelle tablette numérique du distributeur en ligne Amazon. Présentée par des analystes comme l'un des futurs succès "high-tech" de Noël, la Kindle Fire a fait gagner 2,36% au titre Amazon, à 229,50 dollars.
La chaîne de librairie Barnes & Noble, qui distribue depuis début 2010 sa propre tablette, la Nook, a dévissé de 6,89% à 12,30 dollars.
Le fabricant Apple, qui domine actuellement le marché avec son iPad, a abandonné 0,59% à 397,01 dollars.
Microsoft a reculé de 0,43% à 25,56 dollars. Le groupe informatique a conclu un accord avec le géant sud-coréen de l'électronique Samsung Electronics sur un échange entre les portefeuilles de brevets des deux sociétés.
Dans les services pétroliers, Halliburton a cédé 5,77% à 32,47 dollars. Une commission d'arbitrage l'a condamné à verser 200 millions de dollars à une filiale de la compagnie d'Etat brésilienne Petrobras dans une affaire liée au développement de champs pétroliers.
Le marché obligataire a fini en hausse après avoir évolué toute la journée en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,002% contre 2,016% mardi soir et celui à 30 ans à 3,092% contre 3,116% la veille.