La Bourse de Paris devrait ouvrir en nette baisse mercredi, sur des prises de bénéfices après trois séances consécutives de hausse liées à des espoirs de mesures politiques énergiques pour faire face à la crise de la dette en zone euro.
Le contrat à terme sur le CAC 40 lâchait 1,70% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Le marché parisien reste sur trois séances de hausse d'affilée. Mardi, il avait terminé au-dessus des 3.000 points grâce à un bond de 5,74%. Wall Street avait également clôturé dans le vert: le Dow Jones a pris 1,33% et le Nasdaq 1,20%.
Face à la crise de la dette qui secoue depuis plusieurs mois la zone euro, plusieurs dirigeants politiques européens tentent de multiplier les signes volontaristes pour rassurer les marchés, alors que le Parlement allemand doit se prononcer jeudi sur le deuxième plan de sauvetage de la Grèce.
Parmi les pistes évoquées figure notamment la possibilité de muscler le Fonds de secours européen (FESF), censé aider les pays en difficulté, en augmentant sa force de frappe et ses ressources, jusqu'ici limitées à 440 milliards d'euros.
Selon une source gouvernementale française, des "décisions fortes sur la Grèce et les banques" pourraient être prises après le vote allemand de jeudi.
Mais des voix discordantes se sont déjà élevées. La chancelière allemande, Angela Merkel, a plaidé mardi pour un maintien en l'état du FESF, déjà jugé bien trop généreux par certains élus de son camp.
De son côté, le gouvernement grec a assuré que la sixième tranche du prêt international concédé en mai 2010 à Athènes par l'Union Européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne lui serait versée "à temps, courant octobre", ce qui éviterait au pays d'être en cessation de paiement.
Le parlement grec a, par ailleurs, adopté mardi soir un amendement imposant en urgence une nouvelle taxe immobilière controversée pour combler les déficits publics et respecter les objectifs budgétaires du pays.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a pour sa part annoncé que les chefs de mission de la troïka composée des bailleurs de fond de la Grèce allaient faire leur retour à Athènes mercredi ou jeudi pour reprendre leur audit des comptes grecs.
En France, le gouvernement présente mercredi un budget 2012 d'austérité axé sur la réduction des déficits, alors que l'Institut national de la statistique (Insee) a confirmé mercredi que la croissance de l'économie française avait été nulle (0,0%) au deuxième trimestre.
Dans l'agenda de mercredi, les investisseurs scruteront les commandes de biens durables en août aux Etats-Unis (12H30 GMT), l'inflation provisoire en Allemagne pour septembre (12H00 GMT) et le vote du Parlement finlandais sur le FESF. Un emprunt italien sur le marché est également prévu.
VALEURS A SUIVRE
BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE et SOCIETE GENERALE: ces valeurs ont encore bondi mardi, profitant du regain d'optimisme face à la crise de la dette en zone euro.
Selon le site internet du Financial Times, CREDIT AGRICOLE va annoncer mercredi des cessions d'actifs, en vue d'améliorer ses ratios de solvabilité.
ALTEN: la société française de conseil en technologies a enregistré un bénéfice net en hausse de 26% pour les six premiers mois de l'année et a prédit un second semestre "aussi bon" que le premier.
NEOPOST: le fournisseur français d'équipements de traitement de courrier a vu son bénéfice net baisser de 10,5% au premier semestre en raison d'une provision pour financer un plan d'"optimisation des structures", sans en préciser l'impact social. Il a confirmé ses objectifs de croissance sur l'ensemble de l'année.