La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,92% mercredi, après trois jours de hausse et à la veille du très attendu vote de l'Allemagne sur le renforcement du Fonds de secours européen (FESF).
Le CAC 40 a lâché 27,76 points à 2.995,62 points, dans un volume d'échanges de 3,136 milliards d'euros.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,89%, Londres 1,44% et l'Eurostoxx 50 0,79%.
L'indice vedette parisien repasse sous le seuil des 3.000 points, après trois séances de hausse consécutives et un envol de 5,74% la veille.
Le marché a connu "une séance en dents de scie sans tendance franche", résume Dov Adjedj, vendeur d'actions chez le courtier Aurel BGC.
Après avoir beaucoup tourné autour de l'équilibre dans l'après-midi, le CAC 40 a creusé ses pertes en fin de journée et n'a pas été trop perturbé par la baisse surprise des commandes de biens durables en août (-0,1%) aux Etats-Unis.
La présentation d'un budget d'austérité pour 2012 par le gouvernement français n'a pas changé la donne.
"C'est vraiment la séance qui précède le vote allemand. Il y a un peu d'attentisme, même si tout le monde pense qu'il sera positif", ajoute M. Adjedj.
Le Parlement allemand doit se prononcer jeudi sur l'élargissement du FESF, destiné à venir en aide aux pays en difficulté financière, un vote qui sera particulièrement surveillé tant le marché craint les écueils dans le processus d'adoption du second plan de sauvetage de la Grèce.
L'euphorie ne s'est pas prolongée mercredi, malgré l'adoption par la Finlande du renforcement du FESF et l'annonce du retour de la troïka des créanciers de la Grèce à Athènes jeudi.
La Slovaquie a pour sa part décidé de se prononcer sur le FESF le 25 octobre, soit plus tard qu'initialement prévu.
Concernant la Grèce, les chefs de mission de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) avaient subitement quitté le pays début septembre, mécontents du manque de progrès du gouvernement dans les efforts promis.
Ce retour ouvre la voie au versement à la Grèce d'une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros, tirée du premier plan de sauvetage du pays mis en place au printemps 2010, dont Athènes a besoin pour éviter un défaut de paiement.
"Ce qui peut redonner confiance aux marchés, c'est que les autorités commencent à prendre le taureau par les cornes et à s'attaquer vraiment à ce dossier", explique Waldemar Brun-Theremin, gérant chez Turgot Asset Management.
Mais d'autres informations sont venues contrebalancer ces avancées.
Selon le site internet du Financial Times (FT), sept des dix-sept membres de la zone euro, dont l'Allemagne et les Pays-Bas, plaident pour que les créanciers privés de la Grèce acceptent une décote supérieure aux 21% retenus en juillet dans le cadre du deuxième plan de sauvetage d'Athènes.
Les valeurs bancaires, en première ligne dans la crise de la dette, ont souffert. BNP Paribas a perdu 1,31% à 29,66 euros et Société Générale 2,83% à 19,92 euros.
Crédit Agricole (-0,25% à 5,18 euros) prévoit de réduire ses besoins de financement à moyen et long terme pour 2012 de 10 milliards d'euros par rapport à 2011 et de diminuer de 50 milliards son endettement d'ici la fin de l'année prochaine.
De son côté Axa (+1,90% à 10,00 euros) a indiqué mercredi réfléchir à une possible cession de sa filiale spécialisée dans l'investissement dans les sociétés non cotées Axa Private Equity (PE).
Les valeurs financière n'ont pas été les seules à être malmenées. Les titres les plus cycliques, dépendants de la conjoncture, ont fait les frais de la prudence des investisseurs, à l'image de Lafarge (-3,76% à 25,10 euros) et Saint Gobain (-3,03M à 28,77 euros).
Hors CAC, Alten (-7,97% à 20,62 euros) et Neopost (-4,31% à 55,22 euros) ont nettement reculé après avoir publié leurs résultats pour le premier semestre.